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Mission spatiale
La grotte Chauvet, dans la peau des scientifiques. Livre jeunesse
Au cours des deux dernières décennies le schéma de l'évolution humaine s'est complexifié et aujourd'hui, à côté du célèbre Néandertal, les humains de Denisova, Naledi, Florès, Luzonensis sont venus agrandir la grande famille du genre Homo. Que savons-nous de ces fossiles? Que nous enseignent ces différentes formes d'humanité ? Comment avons-nous appris que nos ancêtres Homo sapiens les ont côtoyées et qu'ils se sont même métissés avec au moins deux d'entre elles ?
Silvana Condemi, paléoantropologue, directrice de recherche au CNRS, responsable de l’équipe paléo-anthropologie et bio-archéologie au laboratoire Anthropologie bio-culturelle, droit, éthique et santé, CNRS, Université Aix-Marseille.
La découverte du plus ancien site archéologique (site de Lomekwi 3 au Kenya, daté de 3,3 millions d’années) a permis de repousser le début du registre archéologique de 700 000 ans et de mettre en évidence des outils en pierre taillée 500 000 ans avant l’apparition de notre genre, le genre Homo. Certaines questions fondamentales concernant l'origine des compétences technologiques sont désormais caduques et la fabrication d’outils en pierre ne doit plus être considérée comme une spécificité du genre Homo. Sur les bords du lac Turkana au Lac entre 3,3 et 1,5 millions d’années : quelles étaient les techniques de fabrication d’outils, à quoi servaient-ils, qui pouvaient en être les artisans, et quel était le contexte environnemental ?
Sandrine Prat, paléoanthropologue, directrice de recherche au CNRS, laboratoire Histoire Naturelle de l'Homme Préhistorique, Département Homme et Environnement du Muséum National d'Histoire Naturelle.
Dans la grotte de Bruniquel, à 300 mètres de profondeur, d’étranges structures réalisées à partir de stalagmites intriguaient les scientifiques depuis la découverte du site en 1990. Leur sagacité a permis de les dater en 2015 avec un résultat stupéfiant ! Ces structures constituent, en l’état actuel des recherches, la plus ancienne construction humaine connue au monde. Elles livrent une preuve supplémentaire des capacités cognitives, techniques et adaptatives de Néandertal.
Jacques Jaubert, professeur des universités en Préhistoire à l'université de Bordeaux, membre du laboratoire de la Préhistoire à l'actuel, culture, environnement et anthropologie (PACEA, CNRS).
Et si contrairement à la vision patriarcale de la préhistoire héritée du XIXe siècle, les femmes avaient, elles aussi, peint Lascaux, chassé les bisons, taillé des outils, inventé des techniques… En effet, aucune preuve archéologique ne permet d’affirmer que dans les sociétés préhistoriques certaines activités leur étaient interdites, qu’elles étaient considérées comme inférieures et subordonnées aux hommes. Au cours du temps et en fonction des traditions culturelles des communautés et de leur système de valeurs, le rôle et le statut des femmes préhistoriques ont varié, mais elles ont, comme les hommes, contribué à l’évolution de l’humanité.
Marylène Patou-Mathis, préhistorienne, directrice de recherche au CNRS, directrice adjointe de l'UMR Histoire Naturelle de l'Homme Préhistorique, Département Homme et Environnement du Muséum National d'Histoire Naturelle.
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