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Grotte Chauvet, l'aventure scientifique
La grotte Chauvet, dans la peau des scientifiques. Livre jeunesse
Septembre 2016
On connaissait déjà les lourdes pressions sur la vie marine dues à la pollution et à la surpêche. On sait désormais - grâce à une étude lancée par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) - que les océans sont malades du réchauffement climatique et que les effets de ce réchauffement nous affectent déjà.
Le congrès mondial de l’UICN qui s’est tenu début septembre à Hawaï vient de présenter l’étude la plus complète jamais réalisée sur l’état des océans. Les recherches conduites par 80 scientifiques de douze pays dévoilent une situation alarmante et mettent en lumière les graves conséquences du réchauffement des océans sur la nature et sur nos vies.
On sait depuis plusieurs années que l’augmentation de la température des océans provoque le blanchissement des récifs coralliens, entraînant la mort du corail. Or, les récifs coralliens abritent une multitude d’espèces de poissons, qui ne survivent pas à la destruction de leur habitat.
Cette situation est grave, non seulement parce qu’elle met en péril la biodiversité marine quand les espèces ne sont pas aptes à s’adapter à de nouvelles conditions de vie et finissent par s’éteindre ; mais aussi parce qu’elle déplace et anéantit des zones de pêche pour les populations. Le rapport indique ainsi que les prises des pêcheurs d’Asie du Sud-est devraient diminuer de 10 à 30% d’ici à 2050, ce qui serait catastrophique pour des pays qui souffrent déjà de la faim.
L’étude, qui a porté sur l’ensemble des écosystèmes marins, montre un changement à l’échelle mondiale et pas seulement au niveau des récifs coralliens : le réchauffement climatique détruit l’habitat des poissons et pousse nombres d’espèces à se déplacer de 10 degrés de latitude vers les pôles pour trouver des habitats moins chauds.Les chercheurs ont ainsi constaté que les planctons, les méduses, les tortues et les oiseaux de mer ont commencé une importante migration vers les pôles, où les eaux sont plus froides ; et observé que certaines espèces de poissons comme le thon, le hareng, le maquereau, l’anchois modifient leur route de dizaines, voire de centaines de kilomètres.Preuves à l’appui, l’étude stipule aussi que le réchauffement des océans entraîne une augmentation des maladies chez certaines espèces animales et végétales, et touche la santé humaine car certains microbes se diffusent plus facilement dans des eaux plus chaudes. C’est notamment le cas de la bactérie porteuse du choléra et de celle qui provoque une intoxication alimentaire (ciguatera), qui touche chaque année des milliers de personnes ayant consommé des poissons contaminés par une micro-algue présente dans les récifs coralliens.
Le climat de la Terre est en grande partie régi par l’océan mondial, qui absorbe, stocke et transporte la chaleur du Soleil. Les études montrent que depuis les années 1970, il a absorbé plus de 93% de la chaleur issue des activités humaines ! L’océan joue un rôle primordial sur le climat car cette chaleur emmagasinée au niveau des eaux équatoriales est ensuite redistribuée vers les pôles par les courants marins, et qu’une fois arrivés aux pôles, d’autres courants plus froids et plus profonds repartent vers l’équateur. Ce sont ces mouvements de masses d’eau qui apportent douceur ou fraîcheur, précipitations ou sécheresse dans les différentes régions du globe.Là encore, l’étude de l’UICN confirme ce que l’on savait déjà : le réchauffement des océans modifie le climat de la Terre. Ainsi, selon le rapport, le nombre d’ouragans, de cyclones et de tempêtes violentes augmente d’environ 25% par degré de réchauffement mondial ; ce réchauffement des océans agit également sur les précipitations, devenues plus importantes dans les zones de mousson et les zones tempérées, et plus rares dans d’autres régions qui subissent de graves sécheresses.
La société humaine ressent déjà les effets du réchauffement des océans qui se traduit par :
Les océans représentent près des trois quarts de notre planète. Ils sont le lieu où la vie est apparue il y a 3,8 milliards d’années avec les premiers organismes unicellulaires que sont les bactéries, puis avec les algues bleues, qui ont produit l’oxygène, nécessaire au développement de la vie dans les mers et sur Terre. Les océans nous fournissent des ressources naturelles essentielles : outre les produits de la pêche qui nourrissent une grande partie de la population mondiale, ils apportent et recyclent près de 80% de notre oxygène grâce au phytoplancton, et régulent le climat en captant le dioxyde de carbone et en absorbant une grande part de chaleur causée par l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre.
Si jusqu’à présent, ils nous ont protégés des lourdes conséquences du changement climatique, ils souffrent aujourd’hui de nombreux maux, qui pourraient avoir des retombées désastreuses pour l’humanité. C’est pourquoi le rapport recommande urgemment de diminuer drastiquement les émissions de gaz à effet de serre ; de développer les aires marines protégées pour assurer la conservation de la biodiversité et de protéger les habitats côtiers et marins ; de lutter contre les pollutions et les déchets marins. Pour cela, il est nécessaire que les dirigeants du monde entier ratifient et mettent en œuvre les accords de la COP21 qui s’est tenue à Paris en décembre 2015. Le prochain sommet sur le climat aura lieu au Maroc et devrait mettre l’accent sur les ressources en eau et la protection des océans. Faisons tout notre possible pour faire entendre nos voix en faveur d’un accord mondial !
Un article rédigé par la Tomate bleue, à partir des sources suivantes :
Uicn-France.fr ; ocean-climate.org ; liberation.fr ; ouest-france.fr ; kidiscience.cafe-science.fr