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Grotte Chauvet, l'aventure scientifique
La grotte Chauvet, dans la peau des scientifiques. Livre jeunesse
Mai 2014
Si tous les êtres humains mangeaient autant de viande que les Français, il faudrait plusieurs planètes comme la Terre pour satisfaire une telle demande ! Pourtant, une grande partie des pays en développement aimeraient bien avoir plus de viande dans leur assiette, à commencer par le milliard de personnes qui ne mangent pas à leur faim.
Depuis les années 1960, la consommation de viande dans le monde, et surtout dans les pays riches, n’a cessé d’augmenter : un Français consomme en moyenne 90 kg de viande par an, ce qui nécessite d’abattre plus d’un milliard d’animaux. Et chaque année, 60 milliards d’animaux sont tués dans le monde pour la consommation. Pour parvenir à une telle quantité, l’élevage autrefois fermier est devenu industriel et représente un marché mondial qui soulève bien des questions sur le traitement des animaux, l’environnement mais aussi la santé des personnes.
Pour produire de telles quantités de viande, les animaux d’élevage industriel sont traités comme des produits d’usine et souffrent énormément : ils sont parqués sans pouvoir sortir à l'air libre, entassés dans des cages.
Dans ces hangars souvent sans lumière du jour, où les mouvements et les instincts naturels sont impossibles, les animaux deviennent agressifs : les porcs par exemple, se mordent entre eux et se font souvent de graves blessures qu’il faut soigner pour éviter les infections. C’est pourquoi les éleveurs leur infligent des mutilations : on leur coupe la queue, on les castre, on leur lime les dents pour éviter et réduire les plaies.
Les animaux destinés à l’abattoir sont nourris avec de la nourriture industrielle qui fait grossir très vite et qui est souvent complétée de médicaments pour lutter contre les maladies : celles-ci sont nombreuses et prolifèrent à cause de l’entassement. D’autres médicaments sont donnés pour favoriser leur croissance et diminuer le stress lié aux mauvais traitements.
Les petits sont souvent enlevés très vite à leur mère et les truies sont séparées des porcelets qui doivent téter à travers les barreaux d’une cage. Dans les élevages de poules pondeuses, les poussins mâles sont tués dès leur naissance car on les considère sans utilité.
Pour nourrir tous ces animaux destinés à être mangés, il nous faut cultiver toujours plus de végétaux et de céréales : pour produire 1 kg de viande, il faut 7 kg de céréales et pour cultiver autant de céréales, il faut plus de terres agricoles souvent gagnées sur les forêts, et notamment sur la forêt amazonienne, qui est réduite chaque année.
Ces cultures utilisent d’importantes quantités d’engrais chimiques qui polluent, et exigent beaucoup d’eau. De plus, ces végétaux sont ensuite mélangées pour produire des farines animales dans des usines qui demandent de l’énergie et ont aussi un impact sur l’environnement.
Les produits chimiques utilisés tuent la faune et la vie microbienne du sol, le fragilisent et polluent les nappes phréatiques et les cours d’eau.
À cette pollution de l'eau par l’utilisation massive d’engrais chimiques, s'ajoute la pollution par le lisier (c’est-à-dire le mélange d’excrément et d’urine de tous ces animaux) qui sert d’engrais et augmente encore la pollution de l’eau.
Autre nuisance de l’élevage intensif : il est responsable d’environ 15% des émissions annuelles de gaz à effet de serre. Ces gaz proviennent de toute la chaîne de l’élevage industriel et de l’agriculture intensive, mais aussi de la déforestation et de l’émission de gaz comme le méthane produit par les animaux lors de la digestion.
Tous ces gaz se retrouvent piégés dans l’atmosphère et provoquent une augmentation des températures dans certaines régions ou des changements climatiques dans d’autres. Dans ces conditions, certaines régions vont souffrir de sècheresse et d’autres d’intempéries.
De nombreuses études scientifiques montrent qu’une trop grande consommation de viande augmente le risque de maladies cardio-vasculaires ou de certains cancers. De plus, ces dernières années, plusieurs scandales liés à la maladie de la vache folle, à la grippe aphteuse ou la grippe aviaire ont fait prendre conscience des risques de l’élevage intensif sur notre santé.
Malgré ce tableau peu réjouissant, il ne faut surtout pas te culpabiliser si tu manges de la viande, ni que tu deviennes végétarien ! La viande est nécessaire à ta croissance et à ta bonne santé : il faut donc que tu en manges, mais raisonnablement, tout comme le sucre, le sel ou les graisses.
Et maintenant que tu en sais un peu plus sur le sujet, tu peux réfléchir aux conséquences de l’élevage intensif et agir auprès des adultes en leur rappelant qu’il est préférable de limiter sa consommation et de choisir une viande de bonne qualité, issue de petits élevages plus respectueux des animaux et de l’environnement.
Un article de la Tomate bleue, rédigé à partir des sources suivantes :
science-actualités ; agirpourlenvironnement.org ; unjoursansviande.be ; wikipédia ; fao.org ; notre-planete.info