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Grotte Chauvet, l'aventure scientifique
La grotte Chauvet, dans la peau des scientifiques. Livre jeunesse
février 2015
Contrairement à ce que tu pourrais imaginer, il ne s’agit pas de la construction d’un mur de pierres comme la grande muraille de Chine, mais d’une immense plantation d’arbres, large de 15 km et longue de 7 000 km, qui doit traverser onze pays du Sahel, en Afrique. Initiée en 2005 par le Sénégal, cette grande muraille verte a pour but de lutter contre la désertification.
Le Sahel est une zone très aride qui marque la frontière entre le désert saharien (au Nord) et des territoires de savane (au Sud) où les pluies sont plus fréquentes. Mais depuis les grandes sécheresses des années 1970, le désert gagne du terrain vers le Sud. Certains scientifiques estiment qu’en 50 ans, un territoire grand comme la France aurait succombé au désert.
En raison de la rareté de l’eau et d’un sol très sableux par endroits, la végétation du Sahel est pauvre, essentiellement composée de prairies et de steppes, où poussent des touffes de graminées et des arbres de petite taille. L’agriculture étant limitée dans des petites zones et difficile par manque d’eau, 60% de la population élève du bétail et se déplace là où les troupeaux trouvent des pâturages pour assurer leur alimentation. Cette situation engendre une concurrence et des tensions entre agriculteurs et pasteurs, qui s’affrontent lorsque les troupeaux pénètrent sur des terres cultivées.
Ce grand mur d’arbres est censé longer le Sahel et s’étendre d’Ouest en Est, du Sénégal à l’Éthiopie à l’horizon 2025 pour lutter contre la désertification du Sahel, restaurer ces terres dégradées par l’avancée du désert et faire reverdir cette région autrefois verdoyante et nourricière.
Face à l’augmentation de la population et à la raréfaction des ressources, notamment en eau, ce projet constitue un défi majeur pour l’Afrique du 21e siècle. Sa finalité est en effet d’améliorer la sécurité alimentaire précaire au Sahel, où 11 millions de personnes ont du mal à assurer leurs moyens de subsistance.
Par ailleurs, la Grande muraille verte doit aussi contribuer à l'atténuation du changement climatique. On espère que les ressources forestières vont engendrer des microclimats avec plus d’humidité. Mais qui dit humidité dit aussi risque que certaines maladies vectorielles (c’est-à-dire transmises par des piqûres de moustiques) reviennent. C’est pourquoi le Sénégal a instauré un système de veille sanitaire qui étudie les maladies et observe les comportements de la population en matière de santé et d’alimentation.
Une trentaine d'espèces, toutes locales, ont été identifiées par des scientifiques. Le choix s’est basé sur deux critères :
Ainsi, parmi les espèces retenues, on compte le baobab et le jujubier aux fruits riches en vitamines et minéraux, le karité aux vertus médicales, ou encore le tamarin alimentaire apprécié pour ses fruits consommés en jus, ses feuilles mangées en salades et son écorce qui soigne diverses infections et maladies.
L’acacia Sénégal est lui aussi très intéressant car l’espèce en plus de résister avec les contraintes du sol et du climat produit du bois de chauffe et une gomme utilisée en pharmacie et dans la confiserie, qui ne présente aucune forme d’allergie et permet de développer une économie. De même, le dattier du désert produit un fruit très prisé par les habitants.
Si le projet avance efficacement au Sénégal et avec lenteur au Tchad et en Mauritanie, il peine à se mettre en place dans les autres pays, en butte à des problèmes politiques et économiques : planter des arbres coûte de l’argent car il faut sélectionner les graines, préparer les semis, les planter, assurer un suivi, payer les scientifiques et les personnes qui travaillent.
Par ailleurs, le nombre important de pasteurs est aussi un problème à résoudre pour ces États qui se demandent que faire de ces populations nomades et de leurs troupeaux. D’autre part, les conflits armés qui touchent plusieurs pays de la région ont nettement retardé le calendrier des plantations.
En outre, cette grande muraille verte est contestée par de nombreux scientifiques. Ceux-ci estiment qu’il est faux de dire que le désert avance et pensent que le problème vient des terres qui perdent leur végétation. Ils recommandent une protection des sols, et non pas la mise en œuvre d’un projet d’une telle ampleur.
Avec les premiers arbres plantés en 2008, la muraille avance malgré tout et certains pays – le Sénégal en particulier - commencent à en ressentir les bienfaits. Les arbres freinent l’érosion : ce sont des espèces locales qui s’adaptent bien au climat et permettent aux populations de se sentir dans leur habitat naturel.
On observe une régénération des écosystèmes et une transformation humaine des sociétés qu’elle accompagne. On voit déjà que cette dynamique crée de nouvelles richesses, de nouveaux moyens. Les gens finissent par comprendre que la diversité (et pas seulement la diversité des écosystèmes, mais aussi celle des activités économiques) est une richesse et une chance pour lutter contre la pauvreté.
Il est bien sûr trop tôt pour savoir comment cette grande muraille verte va évoluer, mais on ne peut que souhaiter qu’un tel projet avance et offre une vie meilleure aux habitants du Sahel !
Un article du Radis vert, rédigé à partir des sources suivantes :
Grande muraille verte ; RFI ; France inter ; Vous, nous, ils ; Libération ; Slate Afrique ; Agoravox ; Wikipédia