VERS 1100
Dans la
Schedula diversum
artium [Traité des divers arts],
le moine Théophile décrit
des techniques telles que
la peinture, la fabrication et
la décoration du verre plat, la
fabrication d’objets en métal.
L E S D AT E S
C L É S
800
- 1100
1100
- 1200
1200
- 1300
1300
- 1400
ix
E
x
E
SIÈCLE
Pour fabriquer le verre,
on commence à substituer
aux cendres sodiques
des cendres potassiques
provenant de plantes
forestières (fougère, hêtre).
FIN DU x
E
SIÈCLE
L’énergie est mise à
contribution pour la fabrication
d’objets : les moulins à fouler
le drap sont les premiers
moulins industriels.
xi
E
SIÈCLE
La catégorie de l’esclave
disparaît de la société
chrétienne, bien que la traite,
surtout méditerranéenne,
continue à fournir à l’Europe
une main-d’œuvre servile,
en général non chrétienne.
xii
E
SIÈCLE
Essor de la grande draperie
dans les centres urbains,
notamment en Flandre et
en Italie.
VERS 1268
Première mise par écrit des
règlements des métiers de
Paris, dans le
Livre des métiers
du prévôt de Paris Étienne
Boileau.
VERS 1300
Apparition de l’horloge
mécanique à poids en Europe.
1348
La Grande Peste ou Peste noire
est à l’origine d’une crise
démographique qui entraîne
une contraction de la
main-d’œuvre artisanale et
une hausse des salaires.
MILIEU DU xiv
E
SIÈCLE
Apparition du grès, matériau
céramique dense et vitrifié,
idéal pour la conservation
des aliments.
MILIEU DU xiv
E
SIÈCLE
Mise au point du procédé
indirect de production du fer
(
via
la fonte) tel qu’il se
diffusera dans l’Europe
du Nord-Ouest au cours
des décennies suivantes.
67
elon l’expression célèbre qui avait en
Angleterre rang de proverbe, « Pendant
qu’Adam bêchait et qu’Ève filait, où
était le gentilhomme ? », le rustre,
autrement dit le paysan, travaille le sol
et sa femme fabrique le fil : le travail de la matière
est affaire domestique. Ne donnant pas lieu à
échange marchand ni à rémunération, celui-ci
échappe largement à l’analyse rétrospective de
l’historien. En revanche, l’archéologue peut espérer
en retrouver des traces à l’intérieur de la maison,
tels les fuseaux présents dans presque chaque habi-
tation de pêcheurs de Gdansk, conservés grâce à
l’humidité des terrains. Filer la laine est l’activité
féminine quotidienne par excellence. Néanmoins,
dans les villages proches des villes productrices de
draps, les femmes filent la laine qui fournit les
métiers à tisser urbains et entrent dans la catégorie
des ouvrières.
Q U A N D È V E F I L A I T …
Q U I E S T L ’ O U V R I E R A U M O Y E N Â G E ?
S
À l’époque médiévale, l’artisan peut donc
être une femme, notamment une ouvrière du tex-
tile. Ainsi, Marie Roussiele, une fois veuve, est inci-
tée à effectuer des travaux de finition par le drapier
de Douai Jean Boinebroke : «Commère, allez travail-
ler à l’ébourrage, puisque vous êtes dans le besoin :
vous voir ainsi me pèse ! » La situation de veuvage
permet d’ailleurs aux femmes de poursuivre l’acti-
vité de leur défunt époux, y compris à la tête d’un
atelier.Quant à l’enfant travailleur, il est normale-
ment apprenti. Mais on peine parfois à le distinguer
d’un salarié comme un autre, du fait d’un statut
ambigu. C’est le cas du
fanciullo,
occupé aux tâches
annexes ou préparatoires de l’industrie textile des
villes italiennes.
Hormis ces catégories quasi invisibles, l’ou-
vrier ou l’artisan est un homme. Un homme libre
– car l’esclavage est désormais res-
treint
aux
marges
méditerra-
néennes – exerçant en ville ou à la
campagne, parfois au sein d’un
monastère.
Extrait de
Décrétales de Grégoire IX,
vers 1300-1340. Cette image située
dans la marge inférieure de la page
montre un homme courtisant une femme
qui file grâce à une roue à filer. Londres,
British Library.