Par les auteurs de La Malbouffe : comment se nourrir pour mieux vivre ? Joël et Stella de Rosnay. Ed. Seuil, 1981.
Pour ton bien-être et ta santé, tu consommeras...
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Manger varié. Adopter un « régime Crétois »
L’alimentation crétoise, à base d’huile d’olive, de poissons,
de fromages de chèvre, de fruits et légumes, de fruits secs, entre parfaitement dans le cadre d’une alimentation équilibrée. C’est un régime idéal. La biologie retrouve aussi un principe ancestral : celui de la « complémentation », c’est-à-dire l’association de deux aliments qui se complètent. -
Manger moins. Ne pas reprendre.
On sait depuis longtemps que les rats et les souris et même des chiens et plus récemment des singes, dont on restreint la prise de calories de 20 à 40 %, en sont transformés : ils vivent plus longtemps, ils sont plus minces, plus combatifs, en meilleur forme et tombent moins souvent malades. C’est aussi le cas pour la mouche, le ver et la levure. C’est ce que l’on appelle la
« restriction calorique » ou en abrégé RC.
A l’évidence, une alimentation faible en calories est un facteur de longévité. Ceux qui prennent des repas festifs chaque jour absorbent jusqu’à 3500 voire 4500 calories. C’est beaucoup trop. S’alimenter modérément, c’est absorber environ 2200 calories par jour. On peut facilement descendre à 1800.
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Eviter les boissons sucrées. Boire de l’eau
Il vaut mieux boire de l’eau plutôt que des sodas, des boissons sucrées ou alcoolisées. On doit consommer un litre et demi d’eau par jour, car cela permet l’élimination plus rapide des produits toxiques que l’on a dans le sang, et fait fonctionner la vessie et les reins. Une boisson excellente pour la santé est le jus de Grenade, boisson traditionnelle d’Europe Centrale.
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Manger des fruits et des légumes.
Il faudrait manger deux ou trois légumes différents par jour (épinards, choux de Bruxelles, haricots verts, petits pois, salades) si possible naturels (afin d’éviter les conservateurs et le sucre), et de préférence cuits à la vapeur. Nous devrions aussi consommer trois à quatre fruits différents dans la journée : par exemple, une orange le matin, une poire ou une banane au déjeuner, des fraises, des framboises ou du raisin au dîner.
Les pommes contiennent des pectines qui sont des éponges à cholestérol. Comme le disent les Anglais, An apple a day keeps the doctor away (une pomme par jour, et pas besoin du médecin). Les poires, les oranges, les raisins, contiennent, eux, des flavonoïdes, qui sont des anti-oxydants puissants…
Une règle d’or est de manger coloré : les flavonoides colorent les fruits et les légumes en rouge, jaune, orangé, bleu ou pourpre. Ces colorants sont le signe de la présence d’antioxydants puissants.
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Eviter les graisses
Surtout les graisses solides à la température ambiante : le beurre, le gras du jambon, le saindoux, le pâté, le foie gras, les glaces, la pâtisserie (mais il faut manger un peu de beurre de temps en temps pour la vitamine A qu’il contient).
Quant au corps gras liquides, il faut favoriser les graisses dites « insaturées » qui sont meilleures à cause de leur structure moléculaire. Par exemple l’huile d’olive. (Les lipides sont les principaux constituants des membranes cellulaires). -
Limiter les sucres, limiter le sel
Le sucre pur (le saccharose extrait de la canne à sucre et de la betterave) a une action rapide qui incite le corps à produire de l’insuline et conduit à mettre ces sucres en réserve sous la forme de glycogène pour le réutiliser quand l’organisme aura besoin d’énergie. Mais si on dérègle cette pompe à insuline en consommant trop de sucre pur, on accélère le métabolisme, on agit sur le gène du récepteur de l’insuline ce qui augmente l’oxydation du corps et fait « brûler » encore plus de graisses et de sucres…
Dans son yaourt, mieux vaut donc mettre de la mélasse : c’est le résidu du sucre qui n’a pas cristallisé et qui contient beaucoup de sels minéraux. Au moins, on absorbera du phosphore, du magnésium, du fer.
Les « sucres lents » se libèrent dans le corps plus lentement, et ne provoquent pas une surproduction d’insuline. Certains spécialistes estiment cependant qu’un excès de sucre lent (trop de pain, trop de pâtes) peut également accélérer le métabolisme, conduisant à un vieillissement rapide des cellules… Conclusion sage : réduire son assiette de pâtes et de riz, y rajouter des légumes. Et mieux vaut consommer des pâtes et du riz complet.
Attention au sel, cause d’hypertension artérielle. Les industriels en rajoutent dans de nombreux aliments. Ne pas mettre de sel sur la table. Ajouter du poivre pour le goût.
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Réduire la viande
Les viandes rouges comme le steak ou la côtelette de bœuf contiennent des graisses nocives. Préférons la volaille et l’agneau, qui en ont moins. Et bien sûr le poisson, qui possède en plus des huiles Oméga 3. Mieux vaut choisir des poulets bio et des poissons de mer plutôt que des poissons d’élevage.
En plus, manger de la viande contribue à accroitre l’effet de serre par l’augmentation du CO2, libéré par la production intensive de viande (agriculture du maïs, soja, consommation d’eau, de pesticides, d’engrais, transports, unités d'élevage intensif…)
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Supplémentation modérée en vitamines et huiles de poisson (oméga3), manger du chocolat noir.
On peut se laisser aller à des petits poisons familiers : le chocolat noir par exemple, à 70% de cacao. Il contient des éléments nutritifs comme le magnésium, des stimulants du système nerveux comme la théobromine, la caféine, des petites quantités de sérotonine (qui compense la perte de cette molécule dans le cerveau et conduit donc à des effets antidépresseurs). Le cacao contient également des polyphénols comme la catéchine (un des principaux constituant du thé) qui a un rôle antioxydant, de la phényléthylamine qui imite l’hormone qu’on produit quand on est amoureux, stimule la production d’endorphines, les opiacés naturels du cerveau.
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Consommer des protéines végétales.
Il y a une vraie cohérence entre les pratiques traditionnelles et les progrès scientifiques. On peut se passer de viande à condition de bien associer d’autres aliments, légumes, légumineuses, céréales, dans un même plat. C’est la complémentation. En consommant par exemple séparément 2 tasses de maïs et une demie tasse de haricots, on obtient l’équivalent protéique d’un beefsteak de 100 g. Mais si on les mange en même temps, la complémentation conduit à un équivalent protéique d’un beefsteak de 143 g, soit près de 50% de plus !
Est-ce un hasard si les plats traditionnels respectent tous cette règle ? En Afrique du Nord, le couscous est l’association de la farine de blé et des pois chiches. En Inde, on consomme du riz avec des lentilles. En Russie, de l’orge avec du kacha, en Chine du soja avec du riz. Au Mexique, des haricots rouges avec du maïs… Ce sont toutes des complémentations lysine-méthionine!
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Prendre ses repas à heures régulière. Eviter le grignotage entre les repas.
Et savoir « faire la fête » de temps en temps !