Thérapeutiques Urologie et néphrologie Médicaments Lapeyronie et vitamine E 11 décembre 2024 Question Bjr, mon urologue m'a prescrit du Toco 500 sans grand résultat. L'usage de tocotrienols issus d'Anatto ne serait-il pas préférable aux tocophérols ? Des études existent-elles sur cette partie de la vitamine E notamment aux USA et dans l'affirmative quelles sont-elles ? Que proposent-elles et selon qu'elle posologie ? Le Toco 500 sur à minima 1 an est-il sujet à des complications induites ? Réponse Bonjour, Vous souffrez de la maladie de Lapeyronie. Votre urologue vous a prescrit des tocophérols que vous jugez inefficaces. Vous nous demandez si d’autres thérapies existent à base de tocotriénols (autres composants de la Vitamine E), et si la prise à long terme du Toco 500 peut engendrer d’éventuels effets indésirables. Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à notre service mais nous vous rappelons que Questions-santé est un service documentaire animé par des documentalistes. C’est pourquoi, comme indiqué sur notre portail, nous ne pouvons donner d’avis médical. Cependant et afin d’enrichir le dialogue avec votre médecin, nous vous proposons les informations générales suivantes. Pour commencer, l’AFU (l’Association Française d’Urologie) vous propose un dossier sur cette maladie avec un ensemble de questions/réponses dont plusieurs réponses évoquent les traitements :https://www.urofrance.org/patient/pathologies-urologiques/maladie-de-lapeyronie/ Vous trouverez également sur le site de l’AFU des informations plus précises quant à la vitamine E dans un article accessible en ligne écrit par L. Ferretti et al. et paru dans Progrès en urologie (2021, 8-9, 31, 477-494), qui s’intitule Recommandations pour l’évaluation et la prise en charge de la maladie de Lapeyronie : rapport du comité d’andrologie et de médecine sexuelle de l’AFURésuméIntroductionLa maladie de Lapeyronie est un motif fréquent de consultation en urologie, dont le traitement reste sujet à de nombreuses controverses. Elle n’a fait l’objet d’aucune recommandation française jusqu’à présent. Le Comité d’Andrologie et de Médecine Sexuelle de l’Association Française d’Urologie propose donc une série de recommandations basées sur les preuves.Matériels et méthodesCes recommandations sont réalisées selon la méthode ADAPTE, en se basant sur les recommandations européennes (EAU, ESSM), américaines (AUA, ISSM) et canadiennes (CAU), en intégrant les spécificités françaises en raison de la disponibilité des traitements, et une mise à jour de la bibliographie récente.RésultatsL’évaluation de la maladie est clinique. Les patients présentant une gêne fonctionnelle ou un retentissement psychologique important peuvent se voir proposer un traitement. Les bénéfices et inconvénients de chaque traitement devront être explicités au patient. Concernant les traitements non chirurgicaux, aucun traitement disponible n’a l’autorisation de mise sur le marché en France. La vitamine E n’est pas recommandée. Des traitements à visée antalgiques (oraux ou ondes de choc de faible intensité) ou pro-érectiles peuvent être proposée selon le besoin, ainsi qu’une thérapie par traction. En raison de l’indisponibilité des injections de collagénase, les injections de vérapamil peuvent être proposées. Les traitements chirurgicaux sont à considérer en phase stabilisée de la maladie, et consistent en la réalisation d’une plicature, d’une incision-greffe ou de la pose d’un implant pénien en fonction du souhait du patient, de la courbure et de la taille de verge, ainsi que de la fonction érectile. Des traitements combinés peuvent être proposés.ConclusionLa prise en charge de la maladie de Lapeyronie est complexe, et les niveaux de preuve des traitements sont faibles dans l’ensemble. Le succès du traitement dépendra de la qualité de l’évaluation initiale, de l’information du patient et de sa compréhension des effets attendus, et de l’expérience du praticien.https://www.urofrance.org/recommandation/recommandations-pour-levaluation-et-la-prise-en-charge-de-la-maladie-de-lapeyronie-rapport-du-comite-dandrologie-et-de-medecine-sexuelle-de-lafu/ En complément, Cochrane (réseau international de professionnels de santé qui recueillent les meilleures données probantes issues de la recherche), vous apporte des éléments sur les traitements non chirurgicaux : Thérapie non chirurgicale pour la maladie de La Peyronie (17/07/23) :Conclusions des auteurs : Il existe peu de données probantes sur l'efficacité de la plupart des traitements non chirurgicaux de la maladie de La Peyronie. Les essais existants sont pour la plupart de piètre qualité méthodologique et/ou ne prennent pas en compte les critères de jugement des patients. La collagénase injectable semble avoir une certaine efficacité ; cependant, de nombreuses personnes pourraient ne pas ressentir l'amélioration comme cliniquement pertinente, et cela s'accompagne d'un risque d'augmentation des événements indésirables. Il existe un besoin crucial de meilleures options de traitement non chirurgical pour les hommes atteints de la maladie de La Peyronie.https://www.cochrane.org/fr/CD012206/PROSTATE_therapie-non-chirurgicale-pour-la-maladie-de-la-peyronie En ce qui concerne le Toco 500, la Base de données publique de médicaments propose la notice de TOCO 500 mg, capsule molle - Notice patient. Aucun effet indésirable n’y est consigné.https://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr/affichageDoc.php?specid=67657448&typedoc=N En revanche, le Vidal, site de référence dans l’information sur les produits de santé, explique dans le dossier Complément alimentaire : Vitamine ELa vitamine E est en réalité une famille de huit substances dont la plus courante est l’alpha-tocophérol. Les fonctions de la vitamine E dans l’organisme sont mal identifiées et ne peuvent pas être expliquées uniquement par ses propriétés antioxydantes.[…]Précautions à prendre avec la vitamine EDu fait de ses propriétés anticoagulantes, la prise de vitamine E est déconseillée chez les patients qui prennent des médicaments fluidifiants du sang, qui ont eu un accident vasculaire cérébral, ou qui ont un ulcère digestif. Pour la même raison, la prise de vitamine E doit être interrompue un mois avant toute intervention chirurgicale.Elle ne doit pas être associée avec des compléments alimentaires contenant du ginkgo, de l’ail ou de l’oignon.En 2014, une étude australienne a mis en garde les personnes souffrant d'hypertension artérielle contre la prise de vitamine E. En effet, lors de la prise de 500 mg/jour de vitamine E (tocophérols), la tension artérielle des personnes hypertendues a augmenté. La prudence est donc de mise.Les rares effets indésirables de fortes doses de vitamine E sont la fatigue, les troubles digestifs, ainsi que l’apparition de douleurs des seins ou de troubles émotionnels.https://www.vidal.fr/parapharmacie/complements-alimentaires/vitamine-e-tocopherols-tocotrienols.html En tant que service documentaire, nous ne pouvons aller plus loin dans notre réponse. Nous vous conseillons de prendre l’avis d’un deuxième spécialiste afin qu’il puisse vous donner un avis médical pertinent. Nous restons bien entendu à votre disposition pour toute recherche documentaire dans le domaine de la santé. L’Equipe des documentalistes de Questions-santé, Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé.Service Questions-santéhttp://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/cite-de-la-sante/ Avez-vous trouvé cette réponse utile ? Oui cette réponse m'a été utile / Non cette réponse ne m'a pas été utile Avez-vous trouvé cette réponse utile ? Remplissez le formulaire de satisfaction !