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Tendinite tendon Achille traitement

Question

J'ai une tendinite du tendon d'Achille depuis plus de un an qui ne se soigne pas malgré les séances de kiné et de mésothérapie, quels sont les autres traitements possibles.

Réponse

Bonjour,

Votre question nous a été transmise par le service Eurekoi en raison de sa thématique santé.

Vous recherchez les thérapeutiques autres que la kinésithérapie et la mésothérapie pour soigner une tendinite d’Achille appelée aussi tendinite calcanéenne.

Lors de nos recherches documentaires nous avons trouvé deux documents assez complets sur les thérapeutiques des tendinites calcanéennes. Nous vous en proposons des extraits.

- Fiche d’information patient n°19 : tendinopathie du corps du tendon calcanéen : Fiche réalisée par la « commission médico-juridique » de l’Association Française Chirurgie du Pied et de la cheville (AFCP).

LES TENDINOPATHIES D'ACHILLE (OU CALCANEENNE)
Les tendinopathies du tendon calcanéen peuvent être divisées en plusieurs tableaux :
- Les tendinopathies corporéales atteignant le corps du tendon (partie du tendon d'Achille au-dessus du calcanéum)
- Les tendinopathies d'insertion (partie basse du tendon d'Achille au contact du calcanéum) qui font l’objet d’une autre fiche.
[…]
LES TRAITEMENTS MEDICAUX (NON CHIRURGICAUX)
Initialement, le traitement est le plus souvent médical.
Il fait appel à différentes mesures plus ou moins associées entre elles selon les cas : Repos fonctionnel, traitement médical, mesures diététiques (perte de poids, …), port de semelles, rééducation. La rééducation jour un rôle central dans la prise en charge des tendinopathies.
L’arrêt des médicaments qui favorisent les tendinoses peut être décidé en concertation avec votre médecin (après évaluation du rapport entre le bénéfice et le risque de cet arrêt).
Il peut aussi être parfois proposé des injections de dérivé du plasma dont l’efficacité est encore en cours d'évaluation.
LE TRAITEMENT CHIRURGICAL (LES OPÉRATIONS)
Le traitement chirurgical est habituellement proposé en cas d'échec d’un traitement médical bien conduit et suffisamment prolongé.
- LA LIBERATION TENDINEUSE
Il peut parfois être effectué une ablation de la membrane entourant le tendon en cas de para tendinite.
- LE "PEIGNAGE"
Son but est d'obtenir un tendon d’Achille plus résistant après l’avoir "blessé" chirurgicalement pour obtenir une cicatrisation qui le rende plus volumineux et solide.
L'intervention consiste à réaliser des incisions verticales du tendon pour isoler des bandelettes tendineuses. En cicatrisant, le tendon deviendra plus épais et résistant. Dans le même temps, il est possible de réaliser l'ablation de nodules lésionnels intra tendineux.
Tendinopathie du corps du tendon calcanéen
- LES PLASTIES DE RENFORCEMENT
Parfois les dégâts tendineux, après ablations des zones abimées, sont si importants que votre chirurgien pourra avoir recours à des gestes de renforcement du tendon d'Achille en utilisant un élément anatomique avoisinant :
-L’utilisation d’un élément local fait appel à l’enveloppe externe du Triceps (le muscle du mollet qui se termine par le tendon d’Achille). La partie utilisée peut être abaissée, retournée ou prélevée pour combler la rupture.
-Il peut aussi être fait appel à des éléments sans rapport avec le tendon d'Achille. L’utilisation d'un élément local fait appel au tendon du long fléchisseur du gros orteil prélevé à proximité avec une cicatrice complémentaire au niveau du pied. L’utilisation de ce tendon peut entrainer un trouble de la flexion du gros orteil.
Ces interventions sont quasiment toujours réalisées à ciel ouvert et nécessitent une immobilisation post opératoire. […]

https://www.afcp.com.fr/wp-content/uploads/2023/08/19_TENDINOPATHIE-CORPOREALE-_ACHILLE.pdf

- Pathologies du tendon calcanéen, ruptures récentes et anciennes, plaies du tendon et tendinopathies / J.-C. Moati. – Traité de Podologie (2021;23(2):1-17 [Article 27-090-A-10]) de l’Encyclopédie médico-chirurgicale (EMC)

Tendinopathies
[…]
Traitement
Traitement conservateur
Il est toujours proposé en première intention ; son but est triple : soulager la douleur, obtenir la cicatrisation des lésions, éviter les récidives [51].

Le repos sportif doit être relatif en éliminant les activités à risque pour le tendon calcanéen : course, sports avec impact. Une éventuelle immobilisation, en cas de douleurs importantes, est la plus courte possible.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens per os sont discutés, car souvent inefficaces, et ils pourraient entraver la cicatrisation des lésions. Cependant, en cas de crise particulièrement douloureuse, on les utilise à forte dose sur une courte période.
Les applications de froid sont utiles en période aiguë, notamment au début de l'évolution.
La kinésithérapie reste la base du traitement conservateur [52], elle comporte avant tout des massages transverses profonds (MTP). Ce sont des massages appuyés sur les zones douloureuses, perpendiculairement à l'axe du tendon. Ils sont exigeants pour le kinésithérapeute et parfois mal supportés par le patient car douloureux. On y associe des exercices d'étirement et des postures en charge que le patient doit également répéter de son côté. Le travail musculaire excentrique selon Alfredson [53], dérivé du protocole de Stanish, commence une fois l'indolence obtenue. Il a pour but d'augmenter progressivement les contraintes que pourra supporter le tendon lors de la reprise des activités sportives [54]. Le travail musculaire excentrique doit être bien contrôlé pour en éviter des effets délétères en cas de contraintes excessives.
• La physiothérapie est un adjuvant de la rééducation. Les ultrasons sont très souvent utilisés. Ils auraient une action antalgique et défibrosante. Le laser CO2 est proposé par Bellot.
Les infiltrations locales de corticoïdes sont formellement contre-indiquées en intratendineux, en raison du risque de rupture secondaire et de nécrose cutanée.
La mésothérapie peut avoir des effets antalgiques sans avoir les risques des infiltrations, mais son efficacité n'est pas vraiment prouvée.
Les ondes de choc extracorporelles ont été introduites en France en 1999, par de Labareyre [55]. Elles sont de deux types : les ondes de choc acoustiques (ESWT) focalisées, et les ondes de choc mécaniques (RSWT) radiales, par percussion sur le tendon mis en tension. Les ondes radiales sont préférentiellement utilisées. Leur mode d'action est d'une part mécanique, avec création de microlésions et d'une hypervascularisation, favorisant la cicatrisation, et d'autre part, chimique avec libération d'endorphines. Le protocole consiste à effectuer une ou deux séances par semaine, pour un total de cinq à six séances. Elles sont toujours douloureuses avec peu d'effets indésirables. La poursuite d'une certaine activité sportive est encouragée pour guider la cicatrisation tendineuse. Les ondes de choc sont contre-indiquées notamment en cas de grossesse, de troubles de la coagulation, chez les patients porteurs d'un pacemaker, à proximité d'un matériel d'ostéosynthèse et en cas de syndrome douloureux régional chronique. Les résultats sont appréciés au moins 6 semaines après la dernière séance. Dans la plupart des séries [56], on retrouve 75 % de bons résultats.
Les injections de plasma riche en plaquettes (PRP) sont apparues dans l'arsenal thérapeutique au début des années 2000 et rencontrent un engouement très important, notamment dans les milieux sportifs [57]. Le principe consiste à recueillir après centrifugation la couche profonde du plasma comportant une forte concentration de plaquettes. Ces plaquettes vont relarguer un nombre important de facteurs de croissance (transforming growth factor beta [TGF-β], vascular endothelial growth factor [VEGF], insuline-like growth factor 1 [IGF-1], fibroblast growth factor [FGF], etc.) favorisant une angiogenèse et la cicatrisation tissulaire. L'injection se fait de préférence sous guidage échographique au niveau de la zone lésée. Il existe une grande disparité des PRP selon les modalités de recueil et de centrifugation, selon le taux de concentration plaquettaire, l'adjonction d'un anticoagulant, la présence ou non de leucocytes. Le nombre d'injection est également variable d'un protocole à l'autre. De la cryothérapie est souvent préconisée dans les suites, un repos relatif est observé pendant quelques jours, avant de démarrer une rééducation pour 4 à 6 semaines. L'utilisation de PRP est contre-indiquée en cas d'infection, de néoplasie, de maladie rhumatismale, et de traitement anticoagulant. Bien que le nombre de publications consacrées à leur utilisation dans les tendinopathies achilléennes soit encore très limité [58], un suivi à 6 mois montre une amélioration des scores fonctionnels [59, 60]. Les injections de PRP constituent une option thérapeutique intéressante mais qui reste encore à valider définitivement.
Les orthèses plantaires en surélevant le talon sont indiquées pour diminuer les forces de traction s'exerçant sur le tendon [61], surtout en cas de tendon d'Achille court. L'orthèse peut également lutter contre une tendance fréquente à l'hyperpronation du pied. Elle permet aussi de corriger d'éventuels troubles statiques tels qu'un arrière-pied valgus. Les matériaux utilisés sont modulés, notamment chez le sportif, en fonction de l'activité. L'adaptation du chaussage est un élément essentiel à ne pas oublier.
Les résultats du traitement conservateur sont bons dans plus de 75 % des cas. Le risque de récidive est d'autant plus faible lors de la reprise des activités physiques ou sportives que l'on aura corrigé les gestes nocifs et les facteurs favorisants.

Traitement chirurgical
Il n'est envisagé que devant une tendinopathie persistante, invalidante malgré un traitement conservateur bien conduit pendant 3 à 6 mois. Il s'adresse classiquement aux sujets jeunes et sportifs mais il doit également être proposé chez des sujets plus sédentaires mais suffisamment gênés dans leur activité quotidienne.
Une IRM préopératoire est indispensable pour planifier idéalement le geste chirurgical en fonction des lésions.

Peignage à ciel ouvert
La technique chirurgicale de peignage à ciel ouvert a été bien décrite par Saillant en 1987 [62] : abord para-achilléen médial en décubitus ventral ; ouverture de la gaine qui n'est excisée que si elle est épaissie et adhérente au tendon ; ablation d'éventuels nodules fibreux intratendineux et des zones pathologiques, même si actuellement on tend à être un peu plus économe en matière d'excision. Le peignage consiste à réaliser quatre à six bandelettes longitudinales dans l'axe du tendon, au bistouri ou à la pince de Halstedt (Figure 16), hémostase, suture si possible de la gaine, fermeture cutanée. L'appui est repris sous couvert d'une talonnette postérieure, footing léger entre le 45e et le 60e jour, reprise sportive vers le troisième mois. Les résultats sont satisfaisants dans 75 à 90 % des cas, selon les séries publiées. Les meilleurs résultats sont observés chez le sujet jeune et sportif.
[…]
Certains auteurs, après l'excision des lésions, si celle-ci a été importante, ne réalisent pas de peignage mais une plastie d'augmentation, visant à apporter du tissu sain : il peut s'agir d'un lambeau de retournement de type Bosworth [25] ou de l'apport d'un hémicourt fibulaire selon Moyen [27].
Un des problèmes de la chirurgie à ciel ouvert est le risque de complications cutanées et de survenue d'une infection.
La tendance actuelle, pour minimiser les risques et pour accélérer la récupération, est d'intervenir par un miniabord, voire en percutané, ou sous contrôle endoscopique.
Paclet [63] a proposé de réaliser ce peignage par un miniabord postéromédial, d'environ 1,5 cm. Après ouverture de la gaine, on réalise trois à cinq incisions longitudinales sur le tendon et un ciseau de Smillie droit est introduit dans chaque incision. Pour réaliser les bandelettes il est poussé vers le haut jusqu'à la jonction myotendineuse puis vers le bas jusqu'au contact osseux. Il n'y a aucune excision lésionnelle. C'est la technique que nous utilisons préférentiellement.
Selon le même principe, on peut réaliser des microténotomies par radiofréquence par un abord limité [64].
Maffulli [65] réalise ce peignage par voie percutanée sous anesthésie locale par des incisions étagées. Ce geste peut être guidé par une échographie. L'appui soulagé avec cannes est autorisé.
Les techniques endoscopiques sont plus récentes : Vega [66] effectue une libération des adhérences associée à des microténotomies longitudinales. Il est impossible de réaliser un véritable peignage transtendineux.
Les techniques mini-invasives, percutanées ou endoscopiques, ont une récupération plus rapide qu'à ciel ouvert, avec une mobilité moindre, mais les résultats à terme sont identiques (en l'absence de complications).
La section du tendon du plantaire grêle a été proposée par Alfredson [67]. Sa justification serait que le plantaire grêle est une source de tension et d'adhérences locorégionales. Cette section peut être réalisée sous endoscopie avec une libération des adhérences [68].
L'allongement des gastrocnémiens fait partie de l'arsenal thérapeutique. En cas de tendinopathie rebelle, s'il existe une brièveté associée des gastrocnémiens, on discute un allongement de ceux-ci. Cette détente permet la guérison de la tendinopathie. Cet allongement peut être effectué proximalement au niveau du gastrocnémien médial comme l'a proposé Barouk [69]. Ce geste est peu invasif. Il peut également être effectué plus distalement au niveau de la lame aponévrotique par un miniabord [70] ou sous endoscopie [71]. Les sections distales ont des suites un peu plus longues.[…]

https://www.em-consulte.com/article/1435971/pathologies-du-tendon-calcaneen-ruptures-recentes-

Nous espérons que ces informations vous permettront d’enrichir le dialogue avec votre médecin qui reste votre interlocuteur privilégié.

Nous restons bien entendu à votre disposition pour toute recherche documentaire dans le domaine de la santé.

L’Equipe des documentalistes de Questions-santé,
Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé.
Service Questions-santé            
http://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/cite-de-la-sante/

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