Rétention pulmonaire silice cristalline alvéolaire
Question
Bonjour et merci d'avance pour votre savoir et surtout votre sincérité... Un bricoleur, utilisant une meuleuse d'angle, inhale pendant 4 heures de la silice cristalline alvéolaire, SANS protection respiratoire appropriée. Ma question exacte: Quelle va être dans ce cas, la durée de rétention, de silice cristalline alvéolaire, précisément dans les tissus sensibles alvéolaires, plèvre, ganglions ?
Réponse
Bonjour,
Vous nous demandez quelle va être la durée de rétention de silice cristalline alvéolaire dans les tissus sensibles alvéolaires, plèvre, ganglions dans le cas d’une personne qui utilise une meuleuse d’angle sans protection respiratoire appropriée.
Dans un premier temps, nous vous invitons à lire une étude de l’Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (Anses) Dangers, expositions et risques relatifs à la silice cristalline (avril 2019) qui détaille les risques auxquels sont confrontés les bricoleurs :
Lors de son audition (ANSES, 2018), l’IMA a partagé avec le groupe de travail le résultat d’une étude visant à documenter l’exposition à la silice cristalline d’un particulier qui entreprend de refaire une salle de bain. Dans cette étude, la durée du chantier est estimée à 4 jours, avec diverses opérations réalisées :
- Carrelage : Enlèvement du carrelage existant, ponçage des murs, découpe/sciage du carrelage, préparation du mélange adhésif/mortier, pose du carrelage, nettoyage à sec ;
- Peinture : ponçage des murs, replâtrage des crevasses et re-ponçage, peinture.
Les niveaux d’exposition en silice cristalline mesurés au cours de chacune des tâches sont supérieurs à 0,1 mg.m-3 hormis pour les tâches de peinture et de mise en place du carrelage (0,005 mg.m-3) (Tableau 84).
[…]
Cette étude souligne qu’un particulier peut être exposé à des concentrations en silice cristalline nettement supérieures à 0,1 mg.m-3 lors de certaines opérations. Toutefois, le caractère limité de cette étude ne permet de conclure de manière définitive. » (p.220-221 du document)
https://www.anses.fr/fr/system/files/AIR2015SA0236Ra.pdf
Nous vous invitons aussi à consulter la page du site de l’INRS consacrée à la silice cristalline : https://www.inrs.fr/risques/silice-cristalline/ce-qu-il-faut-retenir.html ainsi que les explications du site institutionnel du Ministère du travail, du plein emploi et de l’insertion :
Quels sont les risques
Les particules de silice les plus fines (d’un diamètre inférieur à 5 microns) pénètrent par les voies respiratoires jusqu’aux alvéoles pulmonaires et s’y déposent.L’organisme réagit en produisant une substance aboutissant à la constitution de nodules (nombreux petits nœuds) qui vont se concentrer jusqu’à obstruer et détruire peu à peu le poumon (maladie de la silicose).
C’est un processus lent (il existe un temps de latence de plusieurs années entre l’inhalation de poussières et la formation de nodules) et évolutif (le processus se poursuit même après la cessation d’activité : le retrait du poste de travail ne suffit pas à stopper l’évolution de la maladie).
La maladie se traduit par un essoufflement progressif à l’effort puis évolue vers une insuffisance respiratoire grave associée à des infections et complications : insuffisance cardiaque, emphysème (bulle d’air qui crève la plèvre), tuberculose, mycose.
Les moyens de prévention
Par ordre de priorité :
- Remplacer, si possible la silice cristalline par un autre matériau
- Travailler en vase clos et étanche (port de gants) ou cabine maintenue en dépression.
- Travailler par voie humide (opérations de sciage)
- Aspirer à la source les poussières (opérations de polissage)
- Porter des équipements de protection individuels adaptés (appareils respiratoires) lorsque les moyens de prévention collective ne peuvent assurer le respect des V.L.E.P (valeur limite d’exposition professionnelle)Pour les opérations de sablage, l’abrasif utilisé en cabine ou à l’air libre ne doit pas contenir plus de 5 % de silice libre en poids (sauf projection conjointe d’eau, pour les ravalements de façade par exemple). Obligation dans ce cas de porter un appareil respiratoire à adduction d’air assurant un débit d’air pur d’au moins 165 litres par minute. La mention de la présence de silice libre dans l’abrasif doit figurer sur le sac.
- Pour l’industrie de la métallurgie (chaudronnerie) les travaux de sablage doivent se faire en principe dans une cabine ventilée équipée d’un dispositif de récupération automatique des sables. Lorsque les opérateurs pénètrent dans la cabine avec leurs appareils respiratoires à adduction d’air, il convient de vérifier les conditions dans lesquelles l’air leur parvient (filtration de l’air, maintenance du compresseur d’air pour assurer une bonne qualité d’air aux opérateurs). Une surveillance extérieure de la cabine est requise.
En tant que documentalistes, nous ne pouvons aller plus loin dans notre réponse.
Votre question sur la durée de rétention dans les tissus sensibles alvéolaires, plèvre, ganglions étant très pointue, nous vous invitons à la poser directement à l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) qui a un service des questions accessible via ce lien : https://www.inrs.fr/services/assistance/questions.html
Nous restons bien entendu à votre disposition pour toute recherche documentaire dans le domaine de la santé.
L’Equipe des documentalistes de Questions-santé,
Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé.
Service Questions-santé
http://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/cite-de-la-sante/