Ouvert du mardi au samedi de 9h30 à 18het jusqu'à 19h le dimanche.
Grotte Chauvet, l'aventure scientifique
La grotte Chauvet, dans la peau des scientifiques. Livre jeunesse
Les mardis à 18h30
Les conflits sont omniprésents dans le vivant. Tous les animaux se battent-ils et pourquoi le font-ils ? Comment résoudre, au bénéfice de chacun, des conflits de territoires entre humains et d’autres espèces ? La dévastation de la nature par les humains à laquelle nous assistons est-elle inéluctable ? L’immense diversité biologique et culturelle offre des pistes pour habiter la Terre autrement et pacifier nos relations aux autres vivants.
Dauphins, corneilles, suricates, termites… les humains n’ont pas inventé la guerre, elle se pratique chez un grand nombre d’espèces. Non seulement pour défendre son territoire mais aussi pour se reproduire, pour affaiblir un clan opposé, et parfois « seulement » pour le pouvoir. Heureusement, de nombreux animaux préfèrent la coopération, pas seulement les bonobos mais aussi les campagnols ou encore les chauves-souris qui pratiquent le don du sang !
Loïc Bollache, écologue, professeur au laboratoire Chronoenvironnement du CNRS à l'université Bourgogne-Franche-Comté
Le partage d’un territoire peut être sources de conflits entre différentes espèces. C’est le cas des chimpanzés et des humains dans les forêts tropicales africaines, où 70% des grands singes ont disparus en 50 ans. Néanmoins la compréhension des interactions entre la faune et la population locale permet de trouver des solutions conciliant une agriculture durable et la préservation des chimpanzés.
Sabrina Krief, vétérinaire et primatologue, professeure au Museum national d’histoire naturelle
Les désastres écologiques récents donnent l'impression que les humains amènent la dévastation partout où ils s'installent. Sommes-nous condamnés à rendre nos milieux de vie inhabitables ? Avons-nous déclaré la guerre au vivant quand nous avons commencé à domestiquer des plantes et des animaux ? Il semble parfois que le seul moyen de protéger les milieux naturels soit d'y interdire toute activité humaine. Pourtant les recherches récentes en écologie humaine offrent une vision complètement différente. Les écosystèmes les plus riches de la planète, comme les forêts d'Amazonie ou de Nouvelle-Guinée sont habités et jardinés par des communautés humaines depuis de nombreux millénaires. L'expulsion de groupes indigènes peut conduire à une perte de résilience écologique et même à des disparitions d'espèces. Il existe une extraordinaire diversité des façons humaines d'habiter la Terre qui créent des alliances entre le domestique et le sauvage et offrent des habitats à la biodiversité. Aujourd'hui ce qui menace le vivant, c'est la perte de notre diversité bioculturelle, des savoirs terrestres et des modes de vie paysans qui ont fait la richesse de notre planète depuis dix millénaires.
Charles Stépanoff, anthropologue, directeur d'études à l’École des hautes études en sciences sociales et cofondateur de l’École paysanne de Lignerolles.