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INTÉGRER LE CORPS
DANS UN DÉCOR
incrustation est par-
tout ! Elle est à la
base des applica-
tions qui nous trans-
forment, sur nos
téléphones ou nos tablettes, en êtres
hybrides, mi-animal mi-humain, ou qui
nous transportent depuis notre canapé
dans un paysage d’île paradisiaque.
Elle est aussi à l’origine des fonds verts
omniprésents sur les plateaux de télé-
vision ou dans les vidéos de Youtu-
beurs; des images hyperspectaculaires
des
blockbusters
mettant en scène des
super-héros, des vaisseaux spatiaux
dans une galaxie lointaine ou des sor-
ciers aux pouvoirs fantastiques… On la
L’
trouve même dans les images moins
spectaculaires des «petits» films d’au-
teur, aux décors truqués plus nombreux
que l’on ne le croit.
L’incrustation est une technique sur-
tout identifiée par le recours au fond
vert, mais ses possibilités dépassent
largement une utilisation simpliste de
cet accessoire de tournage. L’incrusta-
tion est avant tout une technique fon-
damentale du cinéma, qui permet d’in-
tégrer une image (photographique,
vidéo, numérique) dans une ou plu-
sieurs autres images. Cette technique
d’effet spécial incontournable parcourt,
sous différentes formes, toute l’histoire
du cinéma. Grâce à l’incrustation,
«magie» et technologie, spectaculaire
et impression de réalité, innovation et
tradition cohabitent.
Pour le film
De rouille et d’os
(Jacques
Audiard, 2012), les équipes de Mikros
Image ont utilisé des chaussettes
vertes leur permettant de retirer
numériquement la partie inférieure
des jambes de Marion Cotillard. Il a
ensuite fallu travailler sur les ombres
des jambes et créer des moignons.
