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L’INCRUSTATION
ET LE COMPOSITING
À l’heure du tout informatique (ou
presque), l’incrustation est devenue
une norme dans la fabrication des
images, allant de pair avec la pratique
du
compositing
numérique – ou «tech-
nologie numérique multicouche». Le
compositing,
« officiellement » défini
en 1984 par Thomas Porter et Tom
Duff (deux scientifiques de la société
Lucasfilm), permet de réunir en un plan
unique de très nombreuses sources
visuelles différentes, à l’aide de logi-
ciels spéciaux. Il s’agit d’un travail d’in-
crustation par couches d’images et
d’effets (
matte painting
2D et 3D,
prises de vues réelles avec les comé-
diens, maquettes, lumières et parti-
cules, etc.), en quantité théoriquement
infinies, qui résoud la complexité de
leurs origines. L’incrustation propre-
ment dite consiste alors simplement à
assembler deux sources d’images, sur
un seul niveau.
L’utilisation d’un fond vert cristallise
toutes les étapes de la création ciné-
matographique car elle mobilise de
nombreuses ressources techniques et
humaines : au moment de la prépara-
tion d’un film, les incrustations doivent
être réfléchies par un superviseur des
effets visuels, en accord avec un réali-
sateur, un directeur de production, un
chef opérateur, un chef décorateur, un
chef costumier, etc. Au moment du
tournage, le fond vert concerne en
premier lieu les comédiens, qui
doivent imaginer l’environnement qui
sera créé par la suite, mais aussi les
équipes de la photographie et de la
lumière, du décor, de la machinerie,
des besoins en électricité, etc. Après
le tournage, des graphistes spéciali-
sés conçoivent les décors à incruster
et s’occupent de toutes les intégra-
tions, en parallèle du montage qui pro-
pose une continuité narrative entre les
plans. Un
sound design
spécifique
apporte de la matière supplémentaire
aux plans composites, afin d’accen-
tuer leur crédibilité, tandis que l’étape
finale de l’étalonnage favorise la cohé-
rence visuelle globale du film, harmo-
nisant les plans avec trucage et ceux
sans trucage.
Revenons plus en détail sur la manière
de travailler le fond vert au moment du
tournage.
FABRIQUER
UN DÉCOR
Différentes étapes de l’incrustation
pour le film
Océans
(Jacques Perrin
et Jacques Cluzaud, 2010), de la
previs
à la finalisation, en passant par
le tournage.
