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L’EXPÉDITION DU
BEAGLE
:
LA NATURE SAUVAGE DE L’HÉMISPHÈRE SUD
Après avoir abandonné les études de médecine, effrayé par le sang,
la douleur des malades et les dissections, Charles Darwin va une fois de plus
décevoir son père. Alors qu’il étudie la religion pour devenir pasteur, l’un
de ses professeurs, le botaniste John Stevens Henslow, lui fait une proposition :
embarquer à bord d’un navire d’expédition chargé de cartographier les côtes
de l’Amérique du Sud. Le capitaine FitzRoy cherche en effet un homme
de compagnie, cultivé et bien éduqué.
Le 27 décembre 1831, à vingt-deux ans, Charles Darwin quitte l’université
et rejoint ainsi le
HMS Beagle
, un navire de la Royal Navy à peine plus long
que la moitié d’une piscine olympique – peu confortable pour un équipage
de plus de soixante-dix hommes qui va passer mille sept cents jours à voyager
et à explorer les côtes sud-américaines ainsi que les îles des océans Pacifique,
Indien et Atlantique ! Une aventure incroyable au cours de laquelle
Charles Darwin va affiner son regard de naturaliste et de géologue. Il dira
plus tard que le voyage du
Beagle
“fut de loin l’événement le plus marquant
de [sa] vie, qui a déterminé toute [sa] carrière”.
Chaque jour, il prend des notes très détaillées sur tout ce qu’il observe
et les consigne dans un journal de bord. Un dessinateur l’accompagne
dans son travail. C’est tant mieux car Charles Darwin ne sait pas bien dessiner
(et la photographie n’a pas encore été inventée).
À chaque escale du
Beagle
, il prélève de nombreux échantillons en tout genre
– animaux, végétaux, minéraux, fossiles – qu’il nettoie, décrit, étiquette
et emballe avec grand soin. Il les envoie par bateau dans les musées
britanniques afin qu’ils soient étudiés par des spécialistes. Il s’intéresse
aussi à la vie des populations humaines, aux plantes cultivées, aux animaux
d’élevage.
Sur le bateau, il a le mal de mer et les traversées sont longues mais,
heureusement, la bibliothèque du
Beagle
compte plus de deux cent cinquante
livres qui lui permettent de tenir bon, et surtout, de développer sa curiosité
et ses idées.
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