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LES PAYSAGES SE TRANSFORMENT
Les observations de Charles Darwin ne se limitent pas à la zoologie*
ou à la botanique*. À l’université, il étudie aussi la géologie* et découvre
avec intérêt les ouvrages d’un géologue britannique nommé Charles Lyell.
Il comprend que la diversité et le changement n’existent pas uniquement
chez les êtres vivants : la surface de la Terre change également.
Au temps de Charles Darwin, les croyances populaires interprètent “à la lettre”
les textes bibliques : la Terre se transforme par le Déluge et d’autres cataclysmes
déclenchés par Dieu. Les artistes reprennent les récits de géologues
et représentent des mondes disparus où se mélangent l’imaginaire,
le fantastique et même la poésie. Autant dire qu’on est loin d’une vision
scientifique ! Ce que Charles Darwin va observer au cours de son voyage
dans l’hémisphère sud va contredire ces croyances et confirmer la théorie
de Charles Lyell : en réalité, la Terre se transforme par de petites modifications
très lentes qui n’ont rien à voir avec la colère divine…
Le soulèvement des montagnes puis leur usure par le vent, l’eau, le gel
et le dégel sont des phénomènes très longs, ce qui est incompatible avec un âge
de la Terre qui était alors estimé à environ 6 000 ans seulement ! Charles Lyell
et Charles Darwin sont convaincus que le monde est forcément bien plus
vieux que cela. Et ils ont raison : aujourd’hui, on sait que la Terre
a 4,6 milliards d’années.
Ils ont également compris qu’il est possible de retracer l’histoire d’un paysage
en l’observant tel qu’il est aujourd’hui et en recherchant des indices
qui permettent de comprendre comment il était avant…
Des restes d’organismes disparus (les fossiles*), la composition et la forme
des roches ou encore la disposition des terrains sont autant d’indices qu’il est
possible d’observer pour comprendre comment un paysage s’est transformé.
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