Page 15 - B.A. BA de l'économie contemporaine

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B.A.BA d’économie
Le rôle de l’État semble aller bien au-delà
de la fonction de législateur et de régulateur ?
Oui, les dépenses publiques représentent en France un peu
plus de 55% du PIB, c’est-à-dire de la valeur créée par le pays
chaque année. Ces dépenses publiques sont de plusieurs
types : il y a les transferts sociaux, comme le remboursement
des frais de santé, qui sont versés aux individus qui y ont
droit ; il y a par ailleurs le salaire des fonctionnaires, dans les
différents secteurs d’activité où l’État est présent : administra-
tion, armée, éducation, santé, etc. Pour financer ces dépenses,
l’État utilise les recettes des différentes taxes. Il peut aussi
emprunter de l’argent. En période de crise, les recettes dimi-
nuent : lorsque moins de valeur est créée, le produit des taxes
est mécaniquement plus faible. Il n’y a alors que trois possi-
bilités pour ceux qui gouvernent l’État : augmenter le niveau
de dette, augmenter les taxes ou baisser les dépenses. Les
investisseurs acceptent de prêter à des taux d’intérêt bas tant
qu’ils sont convaincus que l’État sera capable de rembourser
dans l’avenir. S’ils pensent qu’il y a une probabilité importante
que l’État fasse défaut (c’est-à-dire ne rembourse pas intégra-
lement sa dette), ils demandent au moment de prêter des taux
d’intérêt très élevés ; autrement dit, emprunter devient cher
pour l’État. Cela met une limite au niveau de dette auquel
l’État peut raisonnablement recourir sans mettre en péril la
santé des finances publiques.
Quelles sont les conditions nécessaires pour
qu’un marché fonctionne de la manière la plus
idéale possible ?
Le marché parfait est un marché où l’information est com-
plète, non coûteuse, et où il est possible de trouver des alter-
natives par la concurrence. Quand j’achète un produit, il faut
que je sache ce que j’achète aussi bien que le vendeur ; s’il
faut quatre jours de lecture d’un manuel pour comprendre
ce qu’on achète, on n’est pas dans le marché parfait. Il faut
aussi un accès facile à la concurrence : si je vais à la boulange-
rie et que la baguette est à 10 euros aujourd’hui, je vais aller
ailleurs, mais il ne faut pas que la prochaine boulangerie soit
Produit intérieur
brut.