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B.A.BA d’économie
d’efficacité à produire en grande quantité engendrent mécani-
quement quelques très grandes entreprises qui dominent le
secteur. Dans un cas extrême, il se peut qu’il n’y ait qu’une
seule entreprise. On parle alors de «monopole naturel »,
comme dans le cas de la distribution d’eau (ce serait très coû-
teux de dupliquer les canalisations). Il faut alors rester vigilant
et contrôler la manière dont le prix est fixé. Le régulateur doit
intervenir pour être sûr que le consommateur ne soit pas vic-
time d’entreprises qui tireraient parti de l’absence de concur-
rence pour pratiquer des prix anormalement élevés.
Y a-t-il un changement d’attitude des pouvoirs
publics et une moindre volonté de faire respecter
l’ordre des marchés ?
Ces questions de concurrence se jouent maintenant plus au
niveau européen que national. On est face à une nouvelle
forme de rendement croissant avec les économies de réseaux.
Si je suis utilisateur d’Apple, de Facebook ou de Dropbox, les
gens qui travaillent avec moi ont intérêt à faire pareil, car nos
échanges vont s’en trouver simplifiés. Il y a des entreprises
qui sont devenues très importantes en faisant jouer cet effet
de réseau. Technologiquement, les économies de réseaux
débouchent naturellement sur la domination d’une grosse
entreprise : un seul Facebook, etc. Ce n’est donc pas un monde
parfaitement concurrentiel, mais il ne s’agit pas d’en empê-
cher le développement. Le régulateur doit être vigilant pour
éviter la prise en otage du consommateur et faire en sorte que
les géants puissent être remis en cause par des entrepreneurs
innovants qui arriveraient sur le marché avec de nouvelles
technologies, de nouveaux produits.
Face à l’existence de ces monopoles naturels,
certains plaident pour l’intervention de l’État.
Les pouvoirs publics doivent-ils devenir
un opérateur économique direct ?
En général, plutôt qu’opérateur direct, l’État doit être l’horlo-
ger qui détermine les règles du jeu et les incitations dans l’éco-
nomie. En cas de monopole naturel, il doit contrôler les prix,