Gynécologie Environnement et santé Habiter au dessus d'un pressing 27 janvier 2025 Question Bonjour, en recherche d'appartement, je souhaite savoir si depuis l'interdiction d'utiliser de tétrachloroéthylène pour le nettoyage à sec, il existe des nuisances provenant d'un pressing pour les habitants voisins et notamment plus spécifiquement au-dessus d'un pressing ? La règlementation est-elle bien respectée ? Réponse Bonjour, Vous voulez savoir si avoir un logement au-dessus d’un pressing peut présenter un risque pour la santé. Pour commencer, nous vous suggérons la lecture des documents fournis par l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles) afin de bien évaluer les risques encourus : - Fiche d'aide au repérage (FAR), Nettoyage à sec :Cette fiche recense les postes susceptibles de présenter un risque cancérogène pour l'activité de nettoyage à sec : nettoyage des tissus, entretien et maintenance des équipements. Pour chaque poste de travail, les cancérogènes avérés ou suspectés sont listés. […]https://www.inrs.fr/media.html?refINRS=FAR%2028 - Aide-mémoire technique : Le pressing, Nettoyage à sec ou aquanettoyage, 2018Vous trouverez des informations sur les normes en matière d’aération page 23 et nous vous signalons le paragraphe suivant page 26 :5. Rejets[…]Rappel réglementaire :« L’installation n’est en aucun cas la source d’odeurs gênantes pour le voisinage. »« […] en cas d’utilisation de perchloroéthylène […] le point de rejet qui dépasse d’au moins 3 mètres les bâtiments situés dans un rayon de 15 mètres, ou 1 mètre des bâtiments situés dans un rayon de 30 mètres pour l’installation en centre commercial […] le point de rejet se situe à une distance minimale de 8 mètres de toute prise d’air neuf et de tout ouvrant. L’exploitant pourra surseoir à cette dernière disposition si tous les effluents gazeux de l’atelier sont canalisés et piégés par un dispositif approprié, par exemple un filtre à charbon actif placé sur la gaine de ventilation de l’atelier. Le filtre est régénéré selon la périodicité indiquée par le fabricant. »« Pour les autres solvants, le point de rejet se situe à une distance minimale de 4 mètres de toute prise d’air neuf et de tout ouvrant. », (rubrique ICPE n° 2345)Attention :Le filtre à charbon actif est prévu uniquement pour les machines au perchloroéthylène. De plus, même pour ces machines, il n’est désormais plus possible d’installer de filtre à charbon actif depuis le 1 er mars 2013 (cf. arrêté ministériel du 31 août 2009 modifiéhttps://www.inrs.fr/dms/inrs/CataloguePapier/ED/TI-ED-6308/ed6308.pdf&ved=2ahUKEwigle3bnpaLAxXVTqQEHYWlHEYQFnoECCgQAQ&usg=AOvVaw0eBNKO30_Fgvahg9T3dAwC Enfin, le site du ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles propose un dossier complet sur le Perchloréthylène, dans la rubrique Santé et environnement/Risques microbiologiques, physiques et chimiques :Quelles sont les normes de qualité de l’air en vigueur quant à l’utilisation du perchloréthylène ?En France, la valeur-guide de qualité de l’air intérieur (VGAI) recommandée par l’agence française de sécurité sanitaire de l’environnement, du travail et de l’alimentation (ANSES) en 2010 est : – 1 380 µg.m3 (microgramme par mètre cube), soit 1,38 milligramme par mètre cube pour les expositions de courte durée (1 à 14 jours) ; – 250 µg·m-3 (0,25 mg/m3) pour les expositions de longue durée (période supérieure à 1 an). Ces recommandations de seuils d’exposition en population générale sont comparables à celles de l’OMS, qui préconise 8 mg/m3 sur 30 minutes ou 0,25 mg/m3 sur 24 heures. Le Haut conseil de la santé publique a préconisé dans un rapport de juin 2010, dans une optique de gestion, une valeur repère de 250 µg/m3 et une valeur d’action rapide fixée à 5 fois la valeur repère, soit 1250 µg/m3.[…]Que signifie la valeur de 1250 µg/m3 à ne pas dépasser dans les logements ?La valeur de 1250 µg/m3 est une valeur repère d’aide à la gestion, basée sur des valeurs guides de la qualité de l’air intérieur, l’une de 1380 µg/m3 sur une période de 1 à 14 jours (valeur d’exposition brève) et l’autre de 250 µg/m3, sur une période supérieure à 1 an, pour une exposition chronique. Ces valeurs correspondent à des niveaux d’exposition auxquels aucun effet délétère n’est observé en population générale. Ces valeurs sont établi avec des facteurs de protection afin d’inclure les personnes sensibles telles que les enfants ou personnes âgées. Un effet sanitaire n’est pas nécessairement attendu pour l’ensemble des individus en cas de dépassement modéré des valeurs guides.Pour information, la valeur limite à ne pas dépasser au travail, sur 8h est de 138 000 µg/m3 soit 100 fois supérieure à la valeur pour la population générale.Le VTR aigu de 1 380 µg/m3 est construite à partir d’une NOAEL de 69 000 µg/m3.[…]Quelles mesures sont prises pour prévenir les risques liées à l’exposition au perchloréthylène ? Une campagne de contrôle des pressings et des émissions de perchloréthylène engagée en 2008 a conduit à un premier renforcement de la réglementation ICPE (Installations classées pour la protection de l’environnement) dans ce domaine (arrêté du 31 août 2009). […]Que peut faire un particulier ?Un particulier habitant dans un appartement contigu à un pressing peut déposer une plainte auprès de l’inspection des installations classées de la DREAL ou de la DRIEE en Ile de France, qui diligentera alors un contrôle et une mesure de perchloroéthylène dans le logement. Si un dépassement de la valeur d’action rapide est mesuré, une action est menée auprès du pressing pour que la valeur cible de 250 µg/m3 soit atteinte et un bilan médical est proposé au particulier. Dans l’attente de la mise aux normes du pressing, la première action est d’aérer régulièrement le logement. En l’absence de pollution particulière, aérer au moins 10 minutes par jour hiver comme été permet de renouveler l’air intérieur et de réduire la concentration des polluants dans votre logement. Dans le cas d’une exposition au perchloroéthylène, aérer plusieurs fois par jour permet un meilleur renouvellement de l’air et une réduction plus importante des teneurs en perchloroéthylène. En complément de l’aération, il est nécessaire de s’assurer que le système de ventilation soit en bon état de fonctionnement et ce, qu’il soit naturel (l’air circule dans le logement par des entrées d’air « neuf » et des sorties d’air « pollué » - bouches et grilles d’aération) ou mécanique). Pour cela, il est nécessaire de rappeler au particulier les recommandations de la plaquette éditée par le ministère de l’Ecologie : – ne bouchez surtout pas les entrées d’air, ni les grilles ou bouches d’extraction ; – ne les cachez pas derrière un meuble ou un revêtement ; – entretenez-les en les dépoussiérant ou en les nettoyant tous les ans. – Tous les 3 ans, faites vérifier votre système de ventilation par un spécialiste.https://sante.gouv.fr/sante-et-environnement/risques-microbiologiques-physiques-et-chimiques/article/perchlorethylene Nous espérons que ces informations vous seront utiles et nous nous tenons à votre disposition pour toute nouvelle recherche documentaire dans le domaine de la santé. L’Equipe des documentalistes de Questions-santé, Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé.Service Questions-santéhttp://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/cite-de-la-sante/ Avez-vous trouvé cette réponse utile ? 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