Recherche médicale Rhumatologie et orthopédie Douleurs articulaires 09 janvier 2023 Question La revue Nature sur plusieurs études démontre le contraire de vos réponses (humidité non en cause quand à l’accentuation des douleurs...) Réponse Bonjour, Vous nous indiquez que la revue Nature démontre dans un article citant plusieurs études que les informations que nous avons données dans une de nos réponses sont erronées. Malheureusement vous ne nous donnez pas les références ni des articles de la revue Nature ni de notre réponse. Nous pensons que vous évoquez la réponse suivante : Lieu de vie à éviter pour problème d'arthrose, dans laquelle les références scientifiques que nous citons évoquent plus, l’hypothèse de l’influence de l’humidité sur les douleurs articulaires comme une superstition que comme un fait réel. https://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/cite-de-la-sante/une-question-en-sante/questions-sante/toutes-les-questions/2020/02/lieu-de-vie-a-eviter-pour-probleme-darthrose Concernant l’article de Nature, peut-être s’agit-il de cet article paru en octobre 2019 : How the weather affects the pain of citizen scientists using a smartphone app. En voici le résumé :Abstract Patients with chronic pain commonly believe their pain is related to the weather. Scientific evidence to support their beliefs is inconclusive, in part due to difficulties in getting a large dataset of patients frequently recording their pain symptoms during a variety of weather conditions. Smartphones allow the opportunity to collect data to overcome these difficulties. Our study Cloudy with a Chance of Pain analysed daily data from 2658 patients collected over a 15-month period. The analysis demonstrated significant yet modest relationships between pain and relative humidity, pressure and wind speed, with correlations remaining even when accounting for mood and physical activity. This research highlights how citizen-science experiments can collect large datasets on real-world populations to address long-standing health questions. These results will act as a starting point for a future system for patients to better manage their health through pain forecasts.Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite) :Les patients souffrant de douleurs chroniques croient souvent que leur douleur est liée aux conditions météorologiques. Les preuves scientifiques à l'appui de leurs croyances ne sont pas concluantes, en partie parce qu'il est difficile d'obtenir un grand ensemble de données de patients enregistrant fréquemment leurs symptômes de douleur dans des conditions météorologiques variées. Les smartphones offrent la possibilité de collecter des données pour surmonter ces difficultés. Notre étude Cloudy with a Chance of Pain a analysé les données quotidiennes de 2658 patients recueillies sur une période de 15 mois. L'analyse a mis en évidence des relations significatives mais modestes entre la douleur et l'humidité relative, la pression et la vitesse du vent, les corrélations demeurant même en tenant compte de l'humeur et de l'activité physique. Cette recherche montre comment les expériences de science citoyenne permettent de collecter de grands ensembles de données sur des populations du monde réel pour répondre à des questions de santé de longue date. Ces résultats serviront de point de départ à un futur système permettant aux patients de mieux gérer leur santé grâce à des prévisions de la douleur.Vous pouvez lire l’intégralité de l’article en cliquant sur le lien : https://www.nature.com/articles/s41746-019-0180-3 Lors des recherches complémentaires que nous venons de faire, nous avons trouvé un article très récent, sur le site des éditions Vidal, signé par une rhumatologue Patricia Thelliez : Temps nuageux avec un risque de douleurs (1er septembre 2022). Cet article évoque l’étude citée dans Nature et en apporte une conclusion plus nuancée. En voici quelques extraits :Température, humidité, vent et pression atmosphérique Les données collectées sur une période de 15 mois chez 2 658 personnes (celles pour lesquelles les résultats ont été utilisés dans l'analyse finale), souffrant de douleurs chroniques, ont révélé une relation significative, bien que modeste, entre douleur, degré hygrométrique, pression atmosphérique et vitesse du vent. Plus précisément, une augmentation de l'humidité relative et de la vitesse du vent ainsi qu'une pression atmosphérique basse étaient associées à des douleurs plus intenses, même en tenant compte de l'humeur et de l'activité physique. Néanmoins, certaines interrogations demeuraient. Pour exemple, aucune relation n'existait entre la douleur et le froid ou les précipitations qui étaient pourtant les deux paramètres spontanément avancés par les participants. Des relations différentes selon les patients et les conditions météorologiques... Yimer, Belay B et al. [3] ont donc creusé dans les données de cette étude longitudinale, de façon à approfondir les résultats globaux rapportés par Cloudy with a chance of pain. L'idée sous-jacente était que seulement certaines franges de la population, et pas d'autres, pourraient être particulièrement sensibles à un certain type de conditions météorologiques, et pas forcément à un autre. […] ...et selon des valeurs des paramètres basses ou élevées Les auteurs ont poursuivi leurs investigations en identifiant de petits groupes de patients différemment réceptifs selon le paramètre pris en compte (température, humidité, vent et pression). Ainsi, 1 personne sur 10 était sensible à la température, 1 sur 25 à l'humidité, 1 sur 50 à la pression atmosphérique et 3 sur 100 à la vitesse du vent, chaque valeur des paramètres étudiés pouvant être, selon les cas, élevée ou basse. Ainsi, parmi les 11 % de participants sensibles à la température, 6,3 % l'étaient lorsque celle-ci était basse et 4,7 % lorsqu'elle était élevée ; Ceux réagissant à l'humidité ou à la vitesse du vent l'étaient plus souvent lorsque les valeurs étaient élevées plutôt que basses (respectivement 2,9 % versus 0,6 % et 2,2 % versus 0,6 %) ; A contrario, il y avait davantage de personnes sensibles à une pression atmosphérique basse (1,6 %) que lorsqu'elle était élevée (0,7 %). De plus, la plupart n'étaient sensibles qu'à une seule variable et aucune différence d'effet selon la pathologie sous-jacente n'a été mise en évidence. Conclusion Mis bout à bout ces résultats révèlent que les patients sont souvent dans le vrai lorsqu'ils rapportent un lien entre leurs douleurs et la météo, même s'ils ne représentent qu'un petit pourcentage de ceux souffrant de douleurs chroniques. De plus, l'association peut exister dans un sens ou dans un autre : par exemple, certaines personnes sont sensibles à des valeurs élevées et d'autres à des valeurs basses. Pourquoi une telle relation existe ? Les auteurs n'abordent pas cette question. Yimer, Belay B et al. suggèrent seulement des « différences interindividuelles de l'activation cérébrale évoquée par les mêmes stimulus douloureux ». Quant à l'anticipation de la douleur permise par les prévisions météorologiques, pouvant modifier la planification de certaines activités physiques, il y a tout à parier que les patients y ont déjà pensé eux-mêmes…https://www.vidal.fr/actualites/29703-temps-nuageux-avec-un-risque-de-douleurs.html Le sujet semble donc complexe et amener à différentes conclusions selon le ressenti des personnes souffrant de douleurs articulaires. Nous espérons que ces informations vous seront utiles et restons à votre disposition pour toute recherche documentaire dan le domaine de la santé. L’Equipe des documentalistes de Questions-santé, Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé. Service Questions-santé http://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/cite-de-la-sante/ Avez-vous trouvé cette réponse utile ? Oui cette réponse m'a été utile / Non cette réponse ne m'a pas été utile Avez-vous trouvé cette réponse utile ? Remplissez le formulaire de satisfaction !