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Risque toxicité baromètre à Mercure

Question

Les vapeurs du mercure d'un baromètre à mercure dans l'habitation sont-elles à craindre pour la santé des habitants ?

Réponse

Bonjour,

Vous souhaitez connaitre les risques liés à l’inhalation de vapeurs de mercure provenant d’un baromètre dans l’habitation.

A titre d’information générale, nous vous proposons tout d’abord la lecture d’un article très complet publié sur le site du Sénat concernant les effets des métaux lourds sur la santé et l’environnement. Au sujet du mercure, on apprend ainsi :

Une toxicité qui n'est pas uniforme
a) Cette toxicité est cependant variable selon les formes chimiques du mercure.
- le mercure sous forme liquide (Hg°). Cette forme est peu toxique car très peu absorbé par voie orale. L'ingestion de mercure quitte le corps en quasi-totalité (plus de 99 %) par les voies naturelles (selles, urine). Un directeur d'un centre antipoison à Vienne s'est personnellement soumis à l'expérience qui consistait à avaler 100 grammes de mercure métallique : le mercure va dans l'estomac, puis dans l'appendice. Le taux de mercure dans l'urine est monté jusqu'à 80 mg/litre après deux mois, puis est redescendu jusqu'à résorption totale.
- le mercure métallique sous forme de vapeur (Hg°). Le mercure, en chauffant, se transforme en vapeur. Il n'est plus ingéré (dans l'estomac) mais inhalé, et va, par conséquent, dans les poumons et dans le sang. Le mercure est alors transporté dans les différentes parties du corps, notamment dans le cerveau, organe cible des intoxications par vapeurs mercurielles. Lorsque les vapeurs ont pour origine l'amalgame, une partie est avalée et solubilisée dans la salive, et absorbée par l'estomac.
[…]

https://www.senat.fr/rap/l00-261/l00-261120.html

[…] Quelles sont les voies d'intoxication ?
· Les deux voies principales de pénétration du mercure dans l'organisme sont l'inhalation et l'ingestion. L'absorption cutanée est beaucoup moins fréquente et ne survient qu'à la suite d'intoxications accidentelles (contact de la peau avec du mercure liquide) ou cosmétiques (savon à base de iodure de mercure utilisé en Afrique pour blanchir la peau)
L'inhalation - Le mercure liquide se transforme en vapeur à température ambiante. La vapeur est inhalée et est très facilement absorbée. Certains dérivés organiques (le diméthylmercure) volatiles, pénètrent également dans l'organisme par inhalation.
L'ingestion - Hors absorption accidentelle ou expérimentale du mercure liquide, et hors absorption de composés ioniques, l'ingestion concerne essentiellement les formes organiques de mercure, absorbés par l'intermédiaire de la nourriture.
· En fonction de ses propriétés physico-chimiques, chaque forme chimique de mercure atteint des « cibles » biologiques préférentielles. Selon la forme chimique, le mercure va être dirigé vers certaines cellules ou parties de l'organisme. La spéciation influence directement la toxicité du mercure. Pour cette même raison, la sensibilité au mercure est également très différente selon les espèces biologiques.
Les composés inorganiques du mercure ont pour cibles principales le système nerveux central (quand le mercure est sous forme métallique Hg°), les reins (quand le mercure est sous forme ionisé Hg2+) et, éventuellement, la peau. Pour les composés organiques, la neurotoxicité est prédominante.
Pour simplifier, on peut dire qu'on peut avaler sans risque une bille de mercure, mais il ne faut ni respirer une vapeur de mercure, ni ingérer un mercure déjà transformé sous une forme organique.

https://www.senat.fr/rap/l00-261/l00-261121.html

Nous n’avons pas trouvé d’information spécifique concernant des baromètres mais nous vous proposons de lire les informations relatives aux risques liés aux thermomètres à mercure.
Ainsi, toujours sur le site du Sénat, on peut lire :

Les risques liés aux thermomètres à mercure
Bien que banalisé, le thermomètre à mercure n'est pas sans inconvénient ni danger. Outre les risques infectieux liés au nettoyage insuffisant de l'appareil, mais non spécifique au thermomètre à mercure, les principaux risques sont liés au bris. Le risque est évidemment lié à l'usage. La casse, très rare chez les particuliers, peut être importante, voire très importante en milieu hospitalier, du fait de l'usage intensif des thermomètres. On estime la durée de vie d'un thermomètre à 1 à 2 mois (ou 6 à 12 thermomètres par lit et par an). Le bris est lié soit aux manipulations (lors du « secouage » du thermomètre pour la remise à zéro), soit aux mouvements du malade (une prise de température correcte demande plusieurs minutes, et le thermomètre peut être « oublié » par le malade).
[…]
Ces bris occasionnent des rejets mercuriels susceptibles d'avoir des incidences sur la santé.
- Les conséquences directes
Le bris d'un thermomètre est responsable de lésions traumatiques locales (perforations...) et de plaies cutanées. Ces plaies sont bénignes tant qu'il n'y a pas de contact avec le mercure. Dans le cas contraire, le contact entraîne une réaction inflammatoire et un risque toxique.
L'autre risque est l'ingestion de mercure par les enfants. Il existe plusieurs cas par semaine. L'ingestion est elle aussi bénigne la plupart du temps car le mercure est très peu absorbé dans le tube digestif, mais il peut y avoir complication soit lorsque le mercure est piégé dans l'appendice, soit lorsque le mercure ingéré passe dans l'arbre respiratoire et entraîne alors des réactions inflammatoires.
- Les conséquences indirectes par le biais des vapeurs de mercure
Ce risque paraît normalement limité compte tenu du volume concerné (un thermomètre contient environ 2 grammes de mercure, soit 0,1 cm3). Mais le bris a souvent lieu dans les chambres des malades, c'est-à-dire des milieux fermés, peu aérés, chauffés..., autant de facteurs qui favorisent les rejets de vapeurs et leur nocivité.
Les chambres d'hôpitaux peuvent être saturés en mercure et un bris dégage des vapeurs toxiques directement inhalées.
La pire des solutions consiste à utiliser l'aspirateur. L'aspirateur chauffe le mercure, la vaporise, et recontamine les pièces à chaque utilisation.
Dans quelles proportions ?
Montant des vapeurs de mercure dans différents sites
Atmosphère standard 4 mg/m3 d'air, soit 0,004 ug/m3
Atmosphère en ville entre 0,01 et 0,17 ug/m3 d'air
Recommandation OMS comme valeur maximum d'exposition permanente 1 ug/m3
Mesure chez l'habitant, après bris d'un thermomètre et aspiration 4,2 ug/m3
Mesure après bris de thermomètre en hôpital 14 ug/m3
Valeur limite d'exposition permanente en milieu professionnel 50 ug/m3
Mesure dans le flexible de l'aspirateur après aspiration du mercure d'un thermomètre 4.000 mg/m3 (4.000.000 ug/m3)
Ces risques ont été considérablement réduits depuis deux ans, avec l'interdiction de mise sur le marché des thermomètres au mercure et le remplacement des thermomètres à mercure dans les hôpitaux, où les risques de bris étaient importants et le remplacement des anciens, au rythme de 10 % par an. Néanmoins, ce risque n'a pas été évincé dans la mesure où il existe toujours un stock important de thermomètres de mercure dans les foyers français, encore estimé à 12 millions d'unités (soit 24 tonnes de mercure).
Les Français sont peu sensibilisés à ce risque mercuriel et l'on regrettera que la vente de produits n'ait pas été accompagnée d'une notice de précaution d'emploi en cas de bris. On se contentera de rappeler ici quelques règles de conduite élémentaire.
Quelle conduite tenir en cas de bris de thermomètres ?
Les gestes interdits
- passer l'aspirateur (le mercure serait vaporisé et remis en circulation) - risque maximum
- utiliser un balai (idem)
- jeter le mercure dans l'évier (le mercure s'accumule dans le siphon et est libéré en vapeurs avec l'eau chaude)
Les gestes recommandés

- collecter le mercure par feuille, essuie-tout, ruban adhésif*
- placer le mercure dans une boite hermétique en plastique
- remettre le mercure à une pharmacie ou un établissement de soins
* La récupération est plus difficile lorsque le mercure tombe sur une moquette. L'usage de l'aspirateur est toujours la pire des solutions. La collecte est facilitée par le saupoudrage de la zone avec de la poussière de zinc, avec laquelle le mercure va s'amalgamer.
Une information régulière dans la presse grand public diffusée en pharmacie pourrait être utile.

https://www.senat.fr/rap/l00-261/l00-261159.html

Nous espérons que ces informations répondent à vos attentes. Si vous avez le moindre doute, nous vous conseillons de prendre l’avis de votre pharmacien.

Nous restons bien entendu à votre disposition pour toute recherche documentaire dans le domaine de la santé.

L’Equipe des documentalistes de Questions-santé,Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé.Service Question-santé

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