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Grotte Chauvet, l'aventure scientifique
La grotte Chauvet, dans la peau des scientifiques. Livre jeunesse
Décembre 2014
Jusqu'à présent, le code civil français considérait les animaux de compagnie comme des « biens meubles », c'est-à-dire qu'aux yeux de la loi, ton chien, ton chat ou ton lapin ne valait pas mieux qu'une table ou qu'une chaise ! Le statut d'« être vivant doué de sensibilité » vient d'être confirmé dans le code civil après avoir été voté par l'assemblée en avril 2014.
Même si 89% des Français sont favorables à cet amendement, selon un sondage réalisé par l'association 30 Millions d'amis, cette mesure reste symbolique et ne devrait pas changer beaucoup de choses, regrettent les défenseurs des droits des animaux. En effet, le code pénal prévoyait déjà des amendes et des peines d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à deux ans, pour maltraitance d'un animal de compagnie.
Mais le code civil, qui continue d'exclure les animaux sauvages, ne fera pas changer les comportements de tous ceux qui exploitent ou maltraitent les animaux : ainsi, les pratiques très cruelles que sont la chasse à courre, les corridas, les combats de coq, la maltraitance infligée aux animaux d'élevage intensif, ne sont pas remises en question par la loi.
De même, nous ne pouvons que déplorer l'absence de réactions des politiques et des magistrats après les actes cruels et violents commis sur des ragondins par des agriculteurs du syndicat FNSEA venus manifester à Nantes début novembre 2014. Ces pauvres ragondins qualifiés de « nuisibles », qui étaient entassés dans des cages et stressés, ont été libérés en pleine manifestation, puis aspergés de peinture et violentés de coups de pieds.
Les animaux sauvages, exclus du code civil, sont pris en compte dans le code de l'environnement. Mais ce code ne les reconnaît pas non plus comme êtres doués de sensibilité, et les juge comme des espèces nuisibles ou des espèces protégées. Seuls les animaux tenus en captivité dans les cirques et les zoos voient leur sensibilité reconnue.Les animaux d'élevage sont eux régis par le code rural qui stipule la manière de les élever, de les soigner et les reconnaît déjà comme des êtres sensibles. Pourtant, cela n'empêche pas les souffrances qu'on leur inflige, au prétexte qu'ils servent à notre alimentation.On voit bien qu'avec tous ces codes, la loi française sur le statut des animaux est compliquée et n'encourage pas la société à leur accorder davantage de respect. Fort heureusement, la loi a évolué car avant que la loi Grammont en 1850, ne punisse les actes cruels infligés en public sur les animaux, les hommes utilisaient des bêtes de somme (chevaux, mules, ânes…) pour le transport de marchandises et pouvaient les charger jusqu'à épuisement, ou les battre jusqu'à la mort.
La représentation que les humains se font des animaux et les rapports qu'ils entretiennent n'ont pas toujours été ainsi. L'histoire nous montre qu'entre le Moyen Age et le 17e siècle, les animaux pouvaient être accusés de crime, de délit ou de dommage. Au même titre que les êtres humains, on pouvait leur intenter des procès et les condamner à des peines de prison ou à la peine de mort ! Des porcs furent mutilés, brûlés vif sur le bucher ou étranglés pour avoir tué ou mordu gravement des enfants. Plus étonnant encore, la justice ecclésiastique et parfois même laïque, a plusieurs fois condamné des insectes qui s'attaquaient aux cultures, tels les sauterelles, les chenilles, ou les charançons. Selon les jugements, ces derniers étaient excommuniés, c'est-à-dire rejetés par l'Eglise. Mais ils pouvaient aussi être condamnés à se retirer dans un terrain jusqu'à la fin de leur existence, ou encore être condamnés à mort pour crime de sorcellerie !
Pendant des siècles, la science – souvent imprégnée de religion – a présenté une classification des êtres vivants où l’homme était représenté comme supérieur et au-dessus de tous les animaux. Ce n’est que depuis la moitié du 20e siècle que les scientifiques ont revu ce système basé sur une hiérarchie des espèces en utilisant une classification qui n’a plus pour seul but de répertorier des espèces, mais de comprendre l’histoire de la vie et la théorie de l’évolution. Aujourd'hui, près de la moitié des Français possèdent un animal de compagnie et tu en fais peut-être partie. D'ailleurs, on ne devrait plus dire que « l'on possède » un animal, puisque ce dernier n'est plus une chose. On devrait plutôt parler d'adoption, car les mots ne sont pas innocents : ils sont porteurs de sens et influencent notre façon de penser et nos comportements. Alors toi, qui a peut-être adopté un animal, ne le traite pas comme un meuble et considère-le comme un être sensible, qui, comme toi, ressent de la souffrance si on lui fait du mal, et du bien-être, si on prend soin de lui !
Un article de la Tomate bleue rédigé à partir des sources suivantes :
Le Monde.fr ; Libération ; Geo.fr ; Le journal des animaux ; Terraeco ; Wikipédia ; Biblobothèque