Douleur Médecines complémentaires et alternatives Musicothérapie, douleur en rhumatologie 07 novembre 2023 Question Bonjour, je suis à la recherche d'articles scientifiques sur la musicothérapie et la douleur et plus particulièrement en ce qui concerne la rhumatologie. Réponse Bonjour, Votre question nous a été transmise par le service Eurekoi en raison de sa thématique. Vous recherchez des articles scientifiques sur la musicothérapie et la douleur et notamment en rhumatologie. Nous avons interrogé la base de données Em-premium des éditions Elsevier-Masson et voici quelques-uns des résultats que nous avons trouvés. Nous vous en communiquons des extraits mais comme vous résidez en région parisienne, vous pouvez venir consulter les articles dans leur intégralité à la Cité de la santé. Vous trouverez sur le lien suivant les informations pratiques pour nous rejoindre : https://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/bibliotheque/informations-pratiques - La musicothérapie dans la prise en charge de la douleur / Manon Galy. - La revue de santé scolaire et universitaire (Volume 10, numéro 57, pages 19-22, mai 2019)Le phénomène de douleur traduit une réaction de défense de l’organisme vis-à-vis d’une agression intérieure ou extérieure. Que la douleur soit chronique ou aiguë, les sensations diverses qui la composent (tensions, torsions, distorsions, brûlures, broiements, etc.) provoquent systématiquement une « expérience sensorielle et émotionnelle désagréable » [9]. L’information douloureuse stimule des terminaisons nerveuses localisées au niveau de la peau ou d’autres tissus (muscles, tendons, viscères, etc.) avant de se propager le long des nerfs nocicepteurs pour finalement être transmise à la moelle épinière, puis au cerveau : ce n’est qu’à ce moment-là que le signal est identifié comme une douleur et que la sensation douloureuse est ressentie. La douleur est très subjective et propre à chaque individu, en fonction de son environnement, de son caractère, de sa sensibilité, de sa culture... En effet, l’imagerie cérébrale a permis de montrer que les centres cérébraux responsables de la perception de la douleur sont étroitement liés aux centres des émotions [10]. Les relations entre la musique et le cerveau humain étant très complexes, les résultats d’études physiologiques ne nous permettent pas encore de comprendre exactement le mode de fonctionnement de la musique. Néanmoins, de nombreuses études contrôlées ont permis d’observer et de démontrer son efficacité et son influence sur notre métabolisme en agissant sur des paramètres physiologiques tels que la respiration, le rythme cardiaque et la pression artérielle : la musique occidentale (tonale) présente des alternances de mouvements tension/détente que l’on retrouve dans le battement cardiaque et la respiration. Ces mouvements sont essentiels à la récupération et à la détente du corps. D’un point de vue physiologique, une action sensorielle a été observée, provoquant une contre-stimulation des fibres afférentes (théorie de la douleur dite Gate Control Theory 1 ). Il est aussi connu que la musique agit sur la composante cognitive : elle permet une altération de la perception douloureuse en détournant l’attention du sujet et en évoquant des images et des souvenirs, provoquant ainsi une déconnexion progressive qui favorise le lâcher-prise avec l’environnement, ainsi qu’une détente physique et psychique. Le seuil de sensibilité à la douleur du patient est alors modifié. Une action affective permet une modification de l’humeur : on constate un effet anti-stress qui se manifeste par la chute du taux de cortisol (une hormone stéroïde), ainsi que de l’adrénaline. Cette baisse entraîne d’abord une hausse de la dopamine et de la sérotonine, hormones anti-stress par excellence, puis par effet de chaîne une augmentation des hormones anti-douleur de l’organisme comme l’endomorphine (littéralement “morphine interne”) [11]. Nous observons encore une action comportementale, agissant sur l’hypertonie musculaire et la psychomotricité, mais aussi une action psychosociale qui se révèle précieuse, dans le lien soignant-soigné et la verbalisation des émotions du patient (Figure 1). […] Concernant l’aspect psychologique de la musicothérapie, l’inclusion d’un temps d’écoute et d’un temps de parole avant et/ou après l’intervention permet de prendre en compte la vie affective et émotionnelle du patient et de le pousser à verbaliser son ressenti et ses souffrances. L’écoute musicale véhicule des émotions et induit un état d’apaisement et de détente globale qui influe sur le ressenti douloureux ; elle a un impact non négligeable sur la composante émotionnelle rattachée à la douleur, augmentée par la peur et l’angoisse. Cependant, comme toute prise en charge psychothérapeutique, l’action psychologique de la musicothérapie reste très subjective, certains patients se révélant a priori plus disposés et, de fait, plus réceptifs que d’autres. Finalement, l’écoute musicale induit des modifications réelles au niveau de l’état de conscience du patient (déconnexion de l’environnement), de son état de vigilance (son attention est détournée de la sensation douloureuse), de son équilibre psychologique (une détente qui induit une diminution observée des constantes), ainsi que de son état psychique (atténuation de l’anxiété et de l’appréhension des gestes douloureux).[…] »https://www.em-consulte.com/article/1296929/article/la-musicotherapie-dans-la-prise-en-charge-de-la-do - La musique, pour adoucir douleur et signes fonctionnels liés à la fibromyalgie / Gérard Mick, Emmanuel Bigand. – Douleurs (Volume 19, numéro 2, pages 71-76, avril 2018)Conclusion Les apports de l’écoute musicale en santé sont aujourd’hui bien établis, en particulier pour les patients souffrant de la fibromyalgie chez lesquels sensation de fatigue, intolérance à l’effort, niveau de stress et douleur peuvent être améliorés au cours ou après écoute d’œuvres plaisantes. Ces effets sont liés aux propriétés distractives et hédoniques de la musique lors de l’écoute et s’exercent au niveau cérébral en modulant les réseaux fonctionnels neuronaux impliqués dans la nociception et la motivation. https://www.em-consulte.com/article/1213037/article/la-musique-pour-adoucir-douleur%C2%A0et-signes-fonction - La musicothérapie, un soin d’avenir contre la douleur / Ali Mofredj, Sami Alaya, Karima Tassaioust, Hichem Bahloul, Afef Mrabet. – Oxymag (Volume 30, numéro 153, pages 8-11, mars 2017)[…] Des indications multiples Les indications cliniques de la musicothérapie sont aujourd’hui très nombreuses. Contre la douleur Les bienfaits de la musique sur la douleur, le stress et l’anxiété des patients [1] ont été constatés pour la première fois par des dentistes vers la fin du xixe siècle. Depuis, de nombreuses études ont mis en évidence l’intérêt de la musicothérapie dans la prise en charge de la douleur, notamment chez des enfants subissant des soins dentaires ou médicaux [7]. Des exemples d’application clinique de cette technique se rencontrent également dans les domaines suivants : • en obstétrique, pendant la période d’accouchement ; • en cardiologie, lors d’une pose de cathéter ; • en soins palliatifs ou lors de la prise en charge de la douleur chronique [6]. En stomatologie, la musique permet de réduire l’anxiété, le stress, l’inconfort, les plaintes et les nausées [6]. En rééducation fonctionnelle et en rhumatologie, plusieurs essais confirment son action sur la douleur, l’anxiété, la dépression, le sommeil et le comportement [6]. La musique améliore significativement les composantes psychophysiologiques de la douleur et s’intègre parfaitement dans un programme de prise en charge globale. Elle réduit l’intensité de la douleur et par là même, la consommation d’opiacés [8]. La technique la plus utilisée est la musicothérapie réceptive. […]https://www.em-consulte.com/article/1120851/article/la-musicotherapie-un-soin-d-avenir-contre-la-doule - Évaluation et standardisation d’une nouvelle technique de musicothérapie dans la prise en charge de la douleur : le montage en « U » / Stéphane Guétin, Patrick Giniès, Marie-Christine Picot, Luc Brun, Gérald Chanques, Samir Jaber, Christian Hérisson, Jacques Touchon. – Douleurs (Volume 11, numéro 5, pages 213-218, octobre 2010)Conclusion Cette technique de musicothérapie utilisant le montage en « U » modifie le vécu douloureux à travers des effets sensoriels, cognitifs, affectifs, comportementaux et sociaux en s’intégrant parfaitement dans une prise en charge globale pluridisciplinaire. D’autres études sont actuellement en cours, participant ainsi à la reconnaissance de la musicothérapie dans le traitement de la douleur. Aujourd’hui un certain nombre de centres de soins, cliniques et hôpitaux publics utilisent déjà cette technique. Ces centres participent aux études multicentriques nous amenant progressivement à une meilleure compréhension de l’effet de la musique sur le corps humain et particulièrement sur la douleur.https://www.em-consulte.com/article/269150/article/evaluation-et-standardisation-dune-- nouvelle-techni - Effets de la musicothérapie sur les douleurs rhumatismales chroniques rachidiennes / Stéphane Guétin, Bernard Graber-Duvernay, Jean-Pierre Blayac, Christine Calvet, Christian Hérisson.- Douleurs (Vol 4, N° 1 - février 2003, pp. 37-40)CONCLUSION La musicothérapie, appliquée à des malades souffrant de douleurs chroniques a permis à 88 % d'entre eux d'améliorer leur douleur, et de réduire leur tension physique et psychique. On peut s'attendre à un mécanisme d'action de physiologie nerveuse sensorielle mais il est probable qu'interviennent aussi la qualité de la relation qui s'établit entre le malade et le thérapeute et le choix des oeuvres musicales proposées. Ces éléments apportés par la musicothérapie aboutissent donc à un soulagement de la douleur et à la création d'un climat de confiance. La musicothérapie est une autre méthode de relaxation. Une étude contrôlée, en cours, devrait le confirmer.https://www.em-consulte.com/article/81987/article/effets-de-la-musicotherapie-sur-les-douleurs-rhuma En complément nous avons également interrogé Medline via Pubmed : Medline est une base de données bibliographique multilingue produite par la National Library of Medicine (NLM™) aux Etats-Unis dans tous les domaines biomédicaux. C’est la base de données de référence en sciences biomédicales. Voici les articles repérés : - Effect of music therapy on patients with rheumatic diseases / Saoussen Miladi, Molka Ketata, Yasmine Makhlouf, Hiba Boussaa, Kawther Ben Abdelghani, Alia Fazaa, Ahmed Laatar. - Explore (2023 Oct 5:S1550-8307(23)00231-8). https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/37863678/ - Effects of music on pain in patients with fibromyalgia / Güler Balcı Alparslan, Burcu Babadağ, Ayşe Özkaraman, Pınar Yıldız, Ahmet Musmul, Cengiz Korkmaz. - Clinical Rheumatology (2016 May;35(5):1317-21) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26245724/ Enfin, nous vous conseillons de contacter l’Association de musicothérapie applications et recherches cliniques (AMARC) quigrâce aux soutiens de différentes fondations et mécènes, l’AMARC a pu mener à terme les premières études cliniques (contrôlées, randomisées) publiées dans des revues internationales pour évaluer l'impact de techniques de musicothérapie dans le domaine de la santé et du médico-social. N’hésitez pas à nous contacter […]http://www.amarc.fr/ Nous espérons que ces informations vous seront utiles et restons à votre disposition pour toute recherche documentaire dans le domaine de la santé. L’Equipe des documentalistes de Questions-santé, Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé. Service Questions-santé http://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/cite-de-la-sante/ Avez-vous trouvé cette réponse utile ? Oui cette réponse m'a été utile / Non cette réponse ne m'a pas été utile Avez-vous trouvé cette réponse utile ? Remplissez le formulaire de satisfaction !