Maladies et problèmes de santé Urologie et néphrologie Autosondage 28 mai 2021 Question Dans le cadre de ma sclérose en plaques, je vais être amenée à m'auto-sonder. Je suis terrifiée et aimerais que vous m'envoyez des documents et des vidéos. Réponse Bonjour, Souffrant d’une sclérose en plaques (SEP) vous allez devoir faire des auto-sondages et vous recherchez de la documentation à ce sujet. Nous vous proposons tout d’abord une brochure rédigée sous la coordination du Pr Thibault Moreau (CHU Dijon, membre du comité scientifique de la Fondation ARSEP) : Troubles invisibles et Sclérose en plaques.L’auto-sondage : L’apprentissage du sondage urinaire intermittent par le patient est proposé lorsque la miction est difficile à déclencher, que le résidu post mictionnel est gênant ou se complique d’infections urinaires à répétition, que le syndrome d’hyperactivité vésicale est difficile à contrôler par les traitements. L’auto-sondage permet à la personne elle-même de vider complètement et régulièrement sa vessie, et de revenir à une fréquence normale de vidange (en moyenne, la vessie est faite pour être vidée, 5 fois par jour). Le patient introduit lui-même une petite sonde par les voies naturelles jusque dans la vessie : l’urine est évacuée en totalité et le patient retire la sonde. Cette technique est fiable, bien acceptée par le patient et améliore sa qualité de vie. C’est un geste simple, indolore car les sondes sont auto-lubrifiées pour permettre la meilleure glisse. La technique s’apprend en quelques heures auprès d’une équipe expérimentée dans le cadre d’un programme d’éducation thérapeutique avec un accompagnement personnalisé et un suivi régulier. Contrairement aux idées reçues, l’auto-sondage ne favorise pas les infections urinaires. Au contraire, il évite les complications médicales (infection fébrile, reflux, dilatation des cavités rénales...) et fonctionnelles de la rétention urinaire chronique (mictions répétées pour vider le résidu). (p.33)https://www.arsep.org/library/media/other/Publications/Brochures/Troubles-invisibles-SEP-web-2019.pdf Comme indiqué dans l’article précédent, vous allez certainement être accompagnée dans cet acte nouveau pour vous par des professionnels. C’est ce que l’on appelle l’éducation thérapeutique. Une infirmière du Relais expertes en Urologie Réseau RESEP, explique : L’éducation thérapeutique en auto-sondage Afin de protéger la fonction rénale des patients ayant des troubles mictionnels, il conviendra de modifier leur mode mictionnel et de recourir à l’apprentissage de l’auto-sondage intermittent, afin d’assurer la vidange de la vessie. Cette méthode relève de la réalisation d’une éducation thérapeutique par un professionnel spécialisé. L’auto-sondage est associé le plus souvent à des thérapeutiques permettant de diminuer les pressions vésicales au cours du remplissage (anticholinergique, botox , ...) Souvent, à l’annonce de cette nouvelle thérapeutique, le patient est inquiet et anxieux. Cela peut être perçu comme limitant, avec un caractère de dépendance supplémentaire. Or, l’éducation thérapeutique est là, au contraire, pour mettre en lumière la préservation de son indépendance. En effet, le patient retrouve une maîtrise de son élimination urinaire. L’auto-sondage va permettre à nouveau le contrôle de ses troubles mictionnels, que la SEP rendait incontrôlable. Après cet entretien, le rappel du but thérapeutique et de l’anatomie, la deuxième phase de cette éducation concerne la technique proprement dite. Le patient devra vider sa vessie avec une sonde à usage unique plusieurs fois par 24h, 5 à 7 fois selon l’avis médical. La régularité des auto-sondages est primordiale dans la prévention du risque infectieux. En effet, la vidange vésicale réalisée toutes les 3 à 4 heures va limiter la prolifération bactérienne qui peut devenir majeure passé ce délai. Le geste en lui-même est un geste propre et non stérile. Il doit être simplifié au maximum afin de s’intégrer au mieux dans le quotidien. Il est nécessaire de tenir compte de plusieurs facteurs : les habitudes de vie du patient, son degré d’autonomie, ses aptitudes physiques et psychiques et son environnement. On sait aujourd’hui que l’éducation thérapeutique de l’auto-sondage intermittent protège et préserve les patients atteints de SEP concernés de l’insuffisance rénale et de ses risques. Elle permet également de retrouver du confort et de l’autonomie au quotidien. Ainsi, qu’elle que soit l’évolution de la maladie, le patient atteint de troubles mictionnels liés à la SEP, pourra via cette éducation, préserver de façon pérenne le contrôle de sa fonction urinaire et protéger sa fonction rénale.http://www.ligue-sclerose.fr/content/download/6895/41231/file/161-symptome_trblesurinaires.pdf In Courrier de la ligue (n°161 les troubles urinaires) Nous vous proposons enfin 2 vidéos expliquant l’auto-sondage urinaire : - L'auto-sondage urinaire, de l'hôpital à la maison (Hôpital Tenon, avril 2015) https://www.youtube.com/watch?v=w2KI9kls6qQ - Qu’est-ce que l’auto-sondage ? (Hôpital privé Toulon-Hyères, juillet 2019) https://www.youtube.com/watch?v=gNoo8b4RHFE Nous espérons que ces informations vous permettront de mieux comprendre l’auto-sondage et vous faciliteront le dialogue avec les professionnels qui vont vous accompagner. L’Equipe des documentalistes de Questions-santé, Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé. Service Questions-santé NB : Nous vous remercions d'avoir autorisé la publication de votre question. Vous pourrez la retrouver dans les pages de la Cité de la santé (les questions-réponses sont classées par dates) Avez-vous trouvé cette réponse utile ? Oui cette réponse m'a été utile / Non cette réponse ne m'a pas été utile Avez-vous trouvé cette réponse utile ? Remplissez le formulaire de satisfaction !