Traitements TOC résistants 31 mai 2019 Question Pourriez-vous svp me donner les informations les plus récentes au sujet des derniers traitements des TOC résistants (ROC) : liens, indications, etc. Merci infiniment, bien à vous... Réponse Bonjour, Vous vous interrogez sur l'existence de nouveaux traitements pour la prise en charge des TOC résistants. Nous vous proposons tout d’abord un article de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) : Troubles obsessionnels compulsifs (TOC) : Vers une meilleure prise en charge (2012)[…] Les enjeux de la recherche : Vers un nouveau mode de prise en charge des TOC résistantsLes traitements médicamenteux actuels ne sont pas satisfaisants pour deux raisons, ils ne ciblent pas des mécanismes spécifiques de la maladie et laissent de nombreux patients en échec thérapeutique. A ce titre, de nouvelles techniques font peu à peu leur chemin. La chirurgie lésionnelle est pratiquée au cas par cas chez les sujets les plus sévères.[…]La stimulation cérébrale profonde est actuellement évaluée chez les patients les plus atteints.[…]La stimulation magnétique transcrânienne est également en cours d’évaluation. […]https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/troubles-obsessionnels-compulsifs-toc Pour aller plus loin nous vous invitons à lire des extraits d’un article du Traité de Psychiatrie ([75242] 2016) : Trouble obsessionnel compulsif /J. Cottraux[…] Traitements biologiques et leurs résultats Psychochirurgie La psychochirurgie a suscité un grand enthousiasme dans les années 1937 à 1950, et a été utilisée dans les TOC, la dépression et la schizophrénie. Elle est tombée en désuétude du fait de pratiques douteuses et d'une absence relative d'efficacité. La référence initiale est le travail original d'Egas Moniz (1937) sur la leucotomie préfrontale qui lui valut le prix Nobel. Egas Moniz fut blessé par un de ses opérés, mécontent, et refusa de porter plainte contre ce dernier, car il avait conscience du caractère problématique de ses résultats. De même, on doit souligner le caractère excessif de la vague des lobotomies aux États-Unis et en France dans les années 1940 à 1950. La technique sommaire par voie transorbitaire aboutit à la condamnation de cette pratique par les instances médicales officielles de l'époque.La psychochirurgie est à nouveau pratiquée en Suède, en Belgique, aux États-Unis, mais sous une forme limitée et stéréotaxique rendue possible par des atlas d'anatomie meilleurs et les nouvelles techniques d'imagerie. D'autres méthodes agissent sans ouvrir le crâne en utilisant le rayonnement gamma : le gamma knife. Les risques du gamma knife sont souvent sous-estimés. En effet, cette méthode peut entraîner à terme des zones de nécrose plus étendues que prévues. Ce fait est reconnu même par ceux qui soutiennent l'usage de cette technique dans les TOC.Une revue systématique concernant la cingulotomie dorsale antérieure et la capsulotomie antérieure, qui portait sur 193 patients réfractaires aux traitements habituels, rapporte des résultats satisfaisants (cingulotomie 51 % de répondeurs et capsulotomie 54 %), mais au prix d'effets secondaires graves transitoires (cingulotomie 14 % et capsulotomie 52 %) et d'effets secondaires graves permanents (cingulotomie 5 % et capsulotomie 21 %). Le risque suicidaire après une psychochirurgie inefficace n'est pas à négliger. Mais, surtout, il n'y a pas d'études véritablement contrôlées, selon les standards de la médecine fondée sur des preuves, qui permettent de valider cette approche.Du fait de ces risques majeurs, soulignés par les neurochirurgiens, la décision de psychochirurgie repose sur des comités spécialisés ; elle est compassionnelle et accordée en fonction de la résistance du TOC à l'ensemble des traitements chimiques et psychothérapiques validés seuls, ou en association les uns avec les autres, comme le souligne le rapport de la HAS sur le TOC résistant publié en 2005.Stimulation cérébrale profonde (SCP)La SCP par pose d'électrodes intracrâniennes a été proposée dans des études de cas. Une étude contrôlée par des pseudostimulations a montré des résultats positifs chez huit TOC réfractaires à tout traitement, mais avec 15 sérieux effets secondaires. Une méta-analyse a repris les résultats de 31 études portant sur des stimulations profondes dans des régions sous-corticales variées : noyau caudé, capsule interne, nucleus accumbens, noyau sous-thalamique, etc. Elle retrouve un taux de 60 % de répondeurs, mais sans différence quelle que soit la région stimulée : ce qui pose le problème de la spécificité de ces interventions et/ou d'une formulation plus précise de la circuiterie cérébrale qui sous-tend les différents types de TOC. Un âge avancé et des obsessions religieuses prédisaient un bon résultat.La SCP constitue donc une alternative, qui présente des effets secondaires, mais qui reste viable. Elle est préférable à la chirurgie lésionnelle du TOC résistant, dont on a vu les inconvénients parfois irréversibles. Des travaux plus poussés sont nécessaires pour aller plus loin avec cette méthode qui demeure une alternative compassionnelle pour les patients qui résistent aux traitements pharmacologiques et à la thérapie cognitivocomportementale ou la combinaison des deux méthodes. Mais elle risque d'être rapidement dépassée par de nouvelles méthodes qui agissent sans ouvrir le crâne comme la stimulation corticale transcrânienne répétitive (rTMS).Stimulation corticale transcrânienne répétitiveElle présente l'avantage de ne pas être invasive et a pour but d'inhiber le fonctionnement cortical par un courant électrique très bref à travers une bobine posée sur le crâne sur une région spécifique. Le passage du courant électrique très rapide le long de la bobine est capable de créer un champ électromagnétique qui traverse le crâne sans résistance. Les contre-indications absolues sont : la présence d'éclat métallique ou d'implant intracrânien (sauf les implants dentaires), les maladies épileptiques, les porteurs de stimulation ou défibrillateur cardiaque implanté ou externe.Une étude initiale ne permettait pas de conclure à son efficacité. Dans les travaux récents, elle apparaît plus efficace si elle est appliquée sur le cortex orbitofrontal. Elle en diminue le métabolisme bilatéralement comme le montre une étude contrôlée avec la tomographie à émission de positrons (TEP)-scan où elle était comparée à des pseudostimulations.Elle ne présente pas de danger et apparaît donc comme une méthode prometteusehttps://www.em-consulte.com/article/1076817/trouble-obsessionnel-compulsif Nous espérons que ces éléments d’information vous seront utiles et restons à votre disposition pour toute recherche documentaire dans le domaine de la santé. Merci d’utiliser alors le formulaire pour poser votre question. http://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/cite-de-la-sante/questions-sante/posez-votre-question/ Nous restons bien entendu à votre disposition pour toute recherche documentaire dans le domaine de la santé. L’Equipe des documentalistes de Questions-santé,Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé.Service Questions-santé www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/cite-de-la-sante/ Avez-vous trouvé cette réponse utile ? Oui cette réponse m'a été utile / Non cette réponse ne m'a pas été utile Avez-vous trouvé cette réponse utile ? Remplissez le formulaire de satisfaction !