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Grotte Chauvet, l'aventure scientifique
La grotte Chauvet, dans la peau des scientifiques. Livre jeunesse
Apparu en 1974, le Roundup est l'herbicide le plus vendu au monde. Les campagnes de publicité - sur tous les médias, emballages, sites internet,... - orchestrées par Monsanto Scotts France présente le désherbant Roundup comme un produit "biodégradable" qui "respecte l'environnement".
Son profil toxicologique et écotoxicologique lui est favorable alors qu'aucune étude ad hoc n'a été validée. Les deux molécules chimiques issues du Roundup, le glyphosate et l'AMPA ( ou glyphosate dégradé) sont pourtant détectées en quantités importantes, polluant les eaux superficielles et souterraines.
Les premières plaintes auprès du bureau d'homologation des produits phytosanitaire datent de 2000 ; suivent des interpellations, procès, audiences et jugements. Le jugement du 26 janvier 2007 condamne, pour publicité mensongère, l’ancien dirigeant de la société MONSANTO AGRICULTURE FRANCE à 15000 € d’amende et à la publication du jugement dans le quotidien Le Monde et dans une revue de jardinage. Monsanto a été jugé "responsable" par le Tribunal de grande instance de Lyon de l'intoxication en 2004 de Paul François par un puissant herbicide, ce qui constitue une première en France. Quant aux méfaits du glyphosate, ils continuent d'être dénoncés mais le Roundup reste en vente libre pour les professionnels et les particuliers.
La marque phare de la firme américaine Monsanto s’est depuis spécialisée dans la commercialisation de semences OGM résistantes… à son propre produit. Elle distribue également l'insecticide Cruiser dont la molécule active, le thiamethoxam - un insecticide neurotoxique systémique dont font aussi partie le Gaucho et le Régent - est soupçonnée par les apiculteurs d’être à l’origine de l’affaiblissement des colonies d’abeilles constaté dans de nombreuses régions du monde...
Une perte de 10 % des abeilles par saison est considérée comme normale. Cependant, aux Etats-Unis et au Canada, cette perte est triplée. Ce phénomène s'observe aussi au Japon, en Argentine et au Brésil. Comment expliquer cette surmortalité ? La communauté scientifique parle aujourd'hui de causes "multifactorielles" et d'interactions possibles entre les facteurs suivants : parasites tel l’acarien varroa originaire d’Indonésie, maladies, prédateurs tel le frelon asiatique, stress, exposition aux pesticides, raréfaction de la nourriture des insectes due à l'uniformisation des cultures, appauvrissement génétique des reines. Si la mondialisation du commerce des reines d’abeille a contribué à diffuser le varroa dans le monde entier, c’est la cause des pesticides qui semble prédominer.
Les principaux coupables désignés concernent les néonicotinoïdes, comme l'imidaclopride et le fipronil qui serait ingérées par les abeilles. Ces molécules sont très largement utilisées dans l'agriculture et depuis quelques années sous une forme systémique dite d'enrobage - directement intégré à la semence- . A la fin des années 1990, le Régent, un neurotoxique produit par la firme BASF et le Gaucho de la société Bayer servirent lors des épandages.
Cependant, depuis l’interdiction de ces insecticides systémiques, appliqués sur les graines de tournesol et de maïs, les ruches ne se portent pas mieux. D'autres insecticides les ont remplacés. Il est vrai que chaque année, l’autorisation de mise sur le marché du Cruiser est soumis à l’évaluation des risques par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Cet insecticide, utilisé sous la forme de semences enrobées, protège les cultures de maïs contre le taupin, un coléoptère contre lequel il n’existe pas d’autres produits phytosanitaires autorisés. Interdit depuis peu, un nouveau pesticide est créé et a reçu la fameuse AMM (Autorisation de Mise sur le Marché), il s'agit du Cruiser 350.
Le neurologue Christopher Connolly, de l'université de Dundee (Ecosse), se consacre aux incidences des pesticides. "Ils affectent les connexions neuronales des insectes, explique-t-il. A haute dose, ils entraînent la mort, mais l'exposition chronique à de faibles doses peut aussi provoquer des changements plus ténus, comme la perte du sens de l'orientation, la diminution de la capacité d'apprendre et de communiquer...", des malformations, des dysfonctionnements du système nerveux. Les rares abeilles adultes qui survivent au syndrome sont infestées par différents virus et champignons.
Les OGM, Organismes Génétiquement Modifiés, sont souvent perçus, peut-être à tort, comme une alternative aux pesticides. Dans le monde végétal, ce sont des plantes à pesticides, c’est-à-dire des plantes qui ont été modifiées selon trois objectifs : soit pour tolérer un herbicide comme le Roundup qu’elles peuvent alors absorber sans mourir dans 61% des cas; soit pour fabriquer un insecticide dans 17% des cas; soit encore pour cumuler les deux caractéristiques à la fois - jusqu'à 3 tolérances à des herbicides et 6 productions d'insecticides, selon les plantes -, d’après les chiffres 2010 de l’International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications ( ISAAA ).
Cependant, la nature a repris le dessus. Les insectes ravageurs ont muté pour s'adapter à la toxine insecticide émise par les OGM. Les risques de dissémination, c'est-à-dire de contamination de cultures non modifiées par les OGM, se confirment également dans un rayon important. Ainsi, de plus en plus d'herbes résistantes apparaissent, conduisant à utiliser de plus en plus d'herbicides...mais comment pouvoir, alors, protéger les variétés d’origine ?
Aux intérêts des multinationales qui gèrent les semences mondiales s'oppose la pression citoyenne, inquiète des conséquences, à plus grande échelle, des risques non maîtrisés et des effets connus et inconnus de l'utilisation des OGM. Ceux-ci impactent l'agriculture, l'environnement, la médecine et la santé humaine. Des doutes sur la transparence et la pertinence des contrôles sanitaires, ainsi que les influences subies par certains membres des instances d'évaluation, avant autorisation commerciale, ajoutent à la perplexité ambiante.
« Cependant, si nous laissons la recherche sur les OGM aux mains de pays tels que les Etats-Unis, nous allons accroître irrémédiablement notre dépendance vis-à-vis d'eux», argumentent La Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles et le syndicat français des Jeunes Agriculteurs, tous deux favorables à la recherche sur les OGM.
La nature se défend victorieusement contre la violence technique. Plus cette violence s'aggrave pour essayer de surmonter les ripostes de la nature, plus ces dernières s'amplifient et deviennent imprévisibles. C'est pourquoi, aujourd'hui, de plus en plus de pays font marche arrière dans le domaine des OGM. L’efficacité des espèces OGM actuelles, dans une optique de réduction des pesticides, est mise en question.
750 000 enfants dans 34 pays africains endémiques du paludisme ont été sauvés au cours de ces dix dernières années dont 85% au cours des cinq dernières années, période pendant laquelle le financement de la lutte contre le paludisme a été multiplié par neuf. L'explication de cette baisse de la mortalité est certainement plurifactorielle, mais la lutte antivectorielle, principalement par le biais des moustiquaires imprégnées d'insecticides, a permis d'éviter 97% des décès d'enfants au cours de la dernière décennie.
Cependant, en 2010, le paludisme touche encore plus de 90 pays ; 2 milliards 400 millions de personnes y sont exposées ; il y a près d'un million de décès, en particulier chez les enfants de moins de 5 ans. Les pays d’Afrique subsaharienne sont les plus touchés. L’OMS recommande l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticides pyréthrinoïdes, faiblement toxiques pour les mammifères et très actifs contre les moustiques. Malheureusement, l’utilisation excessive et inappropriée de cette famille d’insecticides, notamment par pulvérisation, est à l’origine d’un accroissement inquiétant du nombre d’individus résistants dans les populations d’anophèles, - ces insectes porteurs du parasite plasmodium responsable de la maladie -.
La montée de la résistance aux insecticides a conduit la recherche à s’intéresser aux lâchers de moustiques génétiquement manipulés, dans le but de limiter la transmission de Plasmodium ou de réduire la population de moustiques. Dans ce but, elle produit soit des moustiques mâles pouvant s’accoupler mais pas se reproduire, soit des moustiques pour lesquels a été prévu un blocage du développement du Plasmodium.
D’autres chercheurs ont obtenu des résultats encourageants en combinant un insecticide non-pyréthrinoïde de la famille des organophosphorés avec un répulsif, soit standard comme le DEET, soit de synthèse de nouvelle génération. Leur association se montre en effet beaucoup plus efficace que la simple addition de leurs propriétés respectives. A terme, ils envisagent de tester leur méthode sur des moustiques résistants aux deux autres types d’insecticides utilisés contre la transmission du paludisme, à savoir les organophosphorés et les carbamates.
Une autre approche consiste à utiliser des pesticides fongiques en exposant des moustiques bien nourris à des surfaces couvertes avec des champignons. Un des traitements fongiques efficaces concerne un biopesticide actuellement autorisé à l’emploi dans les champs et donc disponible immédiatement.
Voici concrètement ce que nous pouvons faire :
Choisir une agriculture de proximité pour réduire les transports, les intermédiaires, les emballages,... et générer des économies. C'est dans cet esprit que fonctionne les Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP) créant un lien direct entre paysans et consommateurs en favorisant l'agriculture paysanne et biologique, une plus grande transparence sur la traçabilité du produit et du lien social.
Agir sur le marché à travers nos achats. La sensibilisation de la population sur des valeurs durables progresse. Ainsi il semble que nombre des “alter-consommateurs” (attentifs à la qualité des produits et à l’éthique de la production) augmente, alors que celui des “hyper-consommateurs” (boulimiques inattentifs) chute.
Influencer la politique agricole par la réduction de la consommation de viande ce qui diminuerait le besoin de fourrages et freinerait la production céréalière.
Freiner l'utilisation des pesticides et engrais chimique dans la maison ou au jardin.
Recourir à des semences traditionnelles : alternative intéressante aux OGM et aux semences hybrides.
Consommer différemment, sans trop manger ni gaspiller, c'est manger des aliments de meilleure qualité nutritive et sanitaire, cultivés dans le respect des hommes et de l'environnement (agriculture et élevage biologique, agriculture de proximité, fruits et légumes de saison,...).