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Grotte Chauvet, l'aventure scientifique
La grotte Chauvet, dans la peau des scientifiques. Livre jeunesse
Actuellement les pesticides combattent les organismes indésirables rencontrés en agriculture. Ils évitent ainsi de nombreuses famines. Leur rôle est absolument primordial dans la prévention des maladies à transmission vectorielle, comme le paludisme, les bilharzioses, l’onchocercose, la filariose lymphatique, les arboviroses, la dracunculose, et la trypanosomiase humaine africaine. Ils améliorent également l’hygiène de vie et la santé publique en tuant les bactéries, germes, moisissures et champignons responsables de maladies humaines, animales et végétales. Ils éradiquent les puces, poux, acariens, tiques, punaises de lit, fourmis, moustiques, insectes xylophages.
Principaux acteurs dans les opérations de dératisation ou de désinsectisation, ils désinfectent les bâtiments, démoussent les toitures, décapent, dégraissent. Savez-vous que de nombreuses utilisations des pesticides concernent également l’entretien des routes, aéroports, voies de chemin de fer ainsi que celui des parcs et jardins publics ? Des pesticides cachés sont présents dans beaucoup de produits d’entretien et de bricolage comme les peintures, vernis, colles, matériaux de construction, produits de nettoyage.
Utilisés depuis des millénaires avec le soufre et l’arsenic, puis au XVIe siècle avec le tabac, les pesticides prennent un nouvel élan au XIXe siècle, grâce à la chimie minérale et l’étude du plomb, des sels de cuivre et de mercure. Dès 1930, le développement de la chimie organique de synthèse et la recherche sur les armes chimiques favorisent l’apparition du DDT, des herbicides 2,4-D et du malathion. Les pesticides se développent ainsi dans les domaines agricoles, industriels, domestiques, publics et médicaux. Présents dans notre quotidien, ils entraînent des conséquences tant sur l'environnement que sur la santé publique.
Lors de la pulvérisation, 25 à 75 % des quantités de pesticides appliquées partent dans l’atmosphère. Souvent dégradés, principalement sous l'effet des rayonnements lumineux, ils sont ensuite transportés, avant de retomber sous forme humide, dans les pluies, les neiges ou les brouillards. Tôt ou tard, la plupart des pesticides arrivent sur le sol où ils sont soit transformés - par métabolisme, photolyse, catalyse... -, soit absorbés par les végétaux ou la microflore du sol, soit transportés - par lixiviation, lessivage ou ruissellement -. Ils peuvent alors, non seulement, contaminer les eaux de drainage, les eaux de surface ou les nappes phréatiques, mais aussi, les maisons lors du retour des animaux et des personnes avec leurs lots de poussières et particules de terre.
Ils sont également présents dans notre alimentation sous forme de résidus dans nos boissons, fruits, légumes, produits laitiers, viandes et poissons. Malheureusement réductrice de la biodiversité, leur utilisation répétitive favorise aussi le développement de bioagresseurs résistants. La contamination généralisée de l’environnement et de la nourriture par les pesticides rend inévitable la contamination des êtres humains. Mais quels sont, pour eux, les risques encourus et comment les réduire ?
Dans les tissus adipeux, dans le cerveau, dans le sang, dans le lait maternel, dans le foie, dans le placenta, dans le sperme et dans le sang du cordon ombilical des êtres humains, des pesticides ont été trouvés, selon plus de 150 études, réalisées dans 61 pays et régions du monde. Ils sont responsables d’empoisonnements, d’anomalies congénitales, de déficits immunitaires, de problèmes de reproduction, du développement de certains cancers, de problèmes neurologiques, cognitifs et comportementaux, d’altérations des capacités intellectuelles. Y être exposé à certaines périodes de la grossesse peut conduire à un avortement spontané, à des retards de croissance, des handicaps à la naissance.
Pour réduire les risques liés aux pesticides, des mesures sont requises aux différentes étapes de leur utilisation : transport, stockage, emballage, manipulation, élimination. Le nettoyage et le contrôle régulier du matériel d’épandage sont indispensables ainsi que le port de vêtements protecteurs. Cependant peu portées, les combinaisons présentent des inconvénients rédhibitoires. De nombreuses institutions et associations veulent réglementer les usages des pesticides ou les interdire selon de degré de dispersion, de rémanence et de toxicité.
Les alertes se multiplient, émanant de rapports de médecins de campagne, d'agriculteurs malades, d'associations spécialisées dans le domaine de l’environnement ou de la santé, de bureaux d'études. On note aussi une sensibilisation grandissante de l'opinion publique, si l’on en croît le succès grandissant des documentaires d'investigations.
Le marché mondial des pesticides s'élève à 40 milliards de dollars. Les acteurs de la chaîne règlementaire et ses experts sont suspectés de partialité et d'intérêts divers dans le milieu agro-alimentaire. Mais ce sont eux qui édictent les seuils de toxicité, les limites autorisées, les normes et codes d'usage. La plupart des organismes d'homologation s'appuient d'ailleurs sur les tests de toxicité proposés par les multinationales elles-mêmes. Les industries pharmaceutiques tireraient elles aussi avantage de la situation...
La responsabilité des agriculteurs dans ce problème écologique et sanitaire est évidente. Le rendement de leurs récoltes dépend de ces produits. Ils manquent d'information sur les dangers encourus. Ils rencontrent des difficultés techniques ou financières pour travailler différemment. Les victimes, agriculteurs et riverains, sont pourtant de plus en plus nombreuses et la Mutuelle sociale agricole (MSA) a reconnu le caractère professionnel de certaines maladies, dues à une exposition à des pesticides. Aussi, les différents acteurs du milieu agricole sont amenés à réfléchir aujourd'hui à une utilisation raisonnable des produits chimiques et aux moyens disponibles de protéger au mieux l'environnement et les hommes, à commencer par eux même (gants, masques, combinaisons,...).
Le 23 octobre 2007, la veille du « Grenelle de l'environnement », la directive « Pour une utilisation durable des pesticides » a été votée par le parlement européen et prend valeur de loi. Le texte enjoint les états à instaurer des Plans d'Action Nationaux. Le « Grenelle de l'environnement » s'organise en France avec deux objectifs majeurs : réduire de 50% l'utilisation de pesticides et supprimer une quarantaine de molécules. Pour ce faire, le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche élabore alors le Plan Ecophyto 2018. Un plan national d'action à également été adopté : le plan micropolluants 2010-2013 pour lutter contre la pollution des milieux aquatiques.
Des approches alternatives, complémentaires et innovantes sont donc à l'étude. Dès 1998 l'INRA lance un projet de recherche pour comparer quatre types d'agriculture : classique, biologique, intégrée et sous couvert végétal. Le système intégré présente le meilleur équilibre. Il est basé sur des techniques de prévention des maladies (semis tardifs et moins denses, mélange de variétés). Les rendements baissent de 10 % mais la diminution des intrants (engrais et pesticides) permet une baisse des charges.
L'agriculture biologique est définie par un système agricole qui évite l'utilisation d’engrais synthétiques, de pesticides, de régulateurs de croissance et d’additifs alimentaires pour le bétail. Les produits alimentaires bio ne peuvent pas être certifiés "sans pesticide" mais l'utilisation directe de produits chimiques est interdite. Ces systèmes agricoles comptent sur la rotation des cultures, les engrais animaux et végétaux, le sarclage manuel et le contrôle des nuisibles biologiques. L’Agriculture Biologique possède un cahier des charges officiel en France, sa mise en place possède des contraintes rigoureuses et peut difficilement se passer de soutien technique et financier.
L’agriculture intégrée vise à minimiser l'utilisation de pesticides pour la protection des cultures au moyen de méthodes biologiques (introduction de biodéfenseurs). La détection précoce des bioagresseurs (insectes, champignons) est un élément-clé de la méthode (projet BioSerre conduit par l'INRIA, pour la mise au point de capteurs de détection précoce des bioagresseurs dans les cultures sous serre sans pesticides). Lorsque les moyens biologiques ne permettent pas de contrôler les ravageurs ou lorsque le coût devient trop important, des produits chimiques respectant les auxiliaires, naturels et introduits, sont appliqués. Ces produits sont dits « compatibles ». L'agriculture intégrée se caractérise par le maintien d’un équilibre entre les auxiliaires et les ravageurs sur la culture protégée.
L'agriculture "raisonnée", concept un peu flou, repose sur la traçabilité et la maîtrise des pratiques agricoles. Le recours aux OGM (organismes génétiquement modifiés) est une autre alternative mais très controversée.