Les « cordes vocales » : 2 lèvres horizontales

Organe de la parole, la voix est une émission de sons produits par la vibration des « cordes vocales » au passage de l'air. Ces dernières, dénommées « plis vocaux » dans de nombreux pays, ressemblent à des bourrelets musculaires horizontaux qui se contractent et se relâchent en délimitant une ouverture appelée la glotte*. Nous garderons le terme de plis vocaux* pour faciliter la compréhension du processus. Ils sont situés dans le larynx* et présentent une structure multicouche :

- la couche profonde  : le muscle vocal, constitué de fibres musculaires ;

-  la couche moyenne : la lamina propria, constituée d'un tissu conjonctif sous-muqueux ;

-  enfin la couche superficielle des plis, qui est une couche muqueuse : l'épithélium.

Cette structure multicouche en fait de bons vibrateurs. Elle permet également des ajustements en longueur, en raideur et en épaisseur des plis vocaux qui modulent la vibration, nécessaire à la parole et au chant. Quatre mécanismes laryngés (1) sont utilisés dans la parole et dans le chant pour augmenter la fréquence des vibrations. C’est le nerf moteur du larynx qui transmet des signaux aux plis vocaux et provoque leurs contractions. Ainsi lors de l'émission de la note Do du 3e octave* (dit Ut3), 259 contractions s'opèrent provoquant autant de fois le passage d'une bouffée d'air à travers la glotte et une élévation de pression dans la cavité pharyngo-buccale.
Le larynx n'est pas fixe dans le cou, il se déplace de haut en bas lors de la phonation (2). Il s'élève pour les sons aigus et s'abaisse pour les sons graves.

 (1) cf. les questions-réponses 

 (2) cf notion suivante

  -  3 schémas des muscles agissant sur les plis vocaux écartés, rapprochés, très rapprochés
  -  10 petits schémas suivent pour détailler les étapes de ces mouvements sur le cycle laryngé.

Souffle, vibration, cage de résonance

Le souffle produit la voix. La voix est alimentée par une colonne d'air dont la profondeur et la régularité déterminent la qualité vocale. Le diaphragme sert de base à cette colonne d’air, qu’il contrôle, alors qu'elle se soulève pour rejoindre les organes de la phonation. A mesure que l'air monte en poussant contre les plis vocaux, ces derniers se séparent momentanément pour lui laisser le passage. La poussée d'air ainsi que l'élasticité des plis vocaux les ramènent à leur position initiale. Cette production de vibrations est appelée «phonation».

L'air sous pression s'infiltre dans la gorge, la bouche et le nez, entraînant des perturbations continues dans l'air ambiant appelées «ondes sonores». Les voix diffèrent selon la dimension des plis vocaux et selon l'impact des résonateurs (gorge ou pharynx, bouche, fosses nasales ou naso-pharynx) sur la tonalité de la voix. En renforçant le son produit par le passage de l'air dans le larynx, les plis vocaux donnent à la voix son timbre* propre, qualifié de voix de poitrine (registre grave), ou de voix de tête (registre aigu).
L'articulation résulte surtout des mouvements des lèvres, de la langue, de la mâchoire inférieure et du voile du palais, dont l'abaissement fait intervenir une cavité supplémentaire : les fosses nasales.
Produire un son vocal nécessite de trouver un bon équilibre entre expiration, phonation et articulation.

La voix éducable : elles le sont toutes 

Outil spontané de communication, la voix humaine engendre aussi des modifications de l'état psychique du locuteur et de son auditoire. Elle laisse transparaître des émotions et des états mentaux. Économiser sa voix, être persuasif, ne pas laisser transparaître ses émotions lors de la prise de parole, retenir l'attention, apaiser, étendre son registre, séduire, chanter... Autant de capacités que cherchent à acquérir les politiques, chanteurs, comédiens, enseignants, conseillers, commerciaux...

Une respiration profonde et contrôlée est nécessaire à une bonne expression vocale. L’orateur peut, dans une certaine mesure, modifier la dimension, la forme et les tensions de surface du larynx et de la cavité buccale; il peut aussi utiliser en partie ou complètement les fosses nasales ou les fermer (autrement dit, parler du nez).

Une voix naturelle est une voix constituée de sons naturellement bien posés. Son éducation artistique recouvre : la pose de la voix (exercices de respiration), les exercices d’agilité (virelangues (1) ), la diction (prononciation, articulation), l’interprétation (les couleurs de la voix), la posture (maintien du dos, de la nuque, des épaules, des reins) et l'usage d'un ou deux mécanismes laryngés (1).

 (1) cf. les questions-réponses

Les autres voix

 

Voix mixte, voix blanche, voix des anges... sans oublier la voix du ventriloque, les voix de synthèse... Autant de voix différentes ! De quoi s'agit-il au juste ?

La voix mixte : l’évolution artistique occidentale de ces derniers siècles a conduit les chanteurs à développer une importante tessiture vocale (3) et à travailler leurs sons graves et leurs sons aigus. A cet effet, une importante technique vocale a été développée, afin d'atténuer le passage entre le mécanisme (1) créant des sons graves et celui créant des sons aigus et proposer une continuité de timbre la plus parfaite possible.

La « voix des castrats » conserve la voix aigüe des jeunes garçons. Elle était obtenue en sectionnant leur cordon spermatique à l'âge de 6 à 8 ans. Cette technique est interdite depuis plus d'un siècle. Une autre technique consiste à produire artificiellement une voix aigüe au niveau du larynx : c'est la « voix de fausset » utilisée par les falsettistes.

Lors d'un spectacle, la « voix du ventriloque » est clairement entendue, bien qu'il ne remue pas les lèvres.

Selon les circonstances de la vie, la voix se transforme au gré de nos émotions. Ainsi, la « voix de stentor » est puissante et forte; la « voix de crécelle » criarde; la « voix de mêlé-cass » rauque comme celle des buveurs ; la « voix blanche » est sans timbre, privée de ses principales qualités de résonance, avec une sonorité peu marquée. 

Les progrès de la microélectronique permettent d'élaborer des voix artificielles : ce sont les « voix de synthèse ». Elles produisent un signal sonore à partir d'une combinaison de phonèmes, numérisés et mémorisés dans une base de données, avec les règles de transmission phonétique, grammaticale et sémantique. 

Les "voix hybrides" mélangent voix, synthèse vocale et traitement studio de la voix (voix accélérées, déformées, filtrées, attaques ou finales coupées...). L’aboutissement des recherches sur la synthèse vocale, effectuées notamment par l’IRCAM, a permis à la voix du castrat Farinelli de reprendre corps au cinéma (film de 1994), en réalisant la fusion d’une voix de contre-ténor et d’une voix de soprano.

Quant au « phénomène de voix électronique » (P.V.E.), il désigne la présence, sur un enregistrement audio, d'un message linguistique court, de provenance inconnue, distingué parmi le bruit blanc d'un enregistrement. Les causes proposées sont nombreuses et non vérifiées.

(1) cf. les questions-réponses 

 (3) cf. Zooms sur les tessitures