Exposition Jules Verne Exposition Jules VerneExposition Jules Verne Exposition Jules VerneExposition Jules Verne
Exposition Jules Verne
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Les mondes sous-marins décrits par Verne constituent un nouveau continent totalement inconnu.

M. M. : Oui, et à l'époque de Verne, on n'a pas les moyens de l'explorer. Les héros verniens, dans le Nautilus, observent énormément. Ils décrivent les poissons en leur donnant leur nom scientifique, en décrivant leurs moeurs... Il y a là un élément très important dans le roman, l'observation raisonnée du monde marin, qui correspond aux projets d'aquariums géants de l'époque.

Est-ce qu'il popularise ce qu'il y a dans les labos, mais qui reste peu connu du grand public ?

M. M. : Je prends un exemple, l'hélicoptère de Robur le conquérant en 1886. Verne a fait mention dans Robur, d'une des sources qu'il a utilisées, celle de Ponton d'Amecourt, qui fit en 1863 dans une brochure, l'étonnante description des phénomènes aérodynamiques et de la mécanique de vol de ce qu'il allait appeler un "hélicoptère". La même année, il réalisa une maquette d'hélicoptère à rotors coaxiaux, motorisée par un moteur à vapeur en aluminium. Et en cette même année 1863, fut fondée une Société d'Encouragement de la Locomotion Aérienne. Nadar dans son ballon Le géant, effectua des ascensions sur lesquelles Verne a même écrit un article. Il y avait un grand intérêt public, des gens comme George Sand, Alexandre Dumas, Nadar, étaient absolument passionnés par la conquête du ciel. Donc, quand apparaît le roman vernien, c'est une sorte de cristallisation des espoirs, quelquefois aussi des peurs, des gens de l'époque. Verne n'a rien écrit qui ne corresponde à des intérêts collectifs et son rôle consiste à les exprimer.

Il a mis en scène la technologie tout en restant critique ?

M. M.
: Ce qui me frappe particulièrement, c'est qu'il y a deux Jules Verne. Il y a celui des années 1860 qui est le plus connu, celui qui est en admiration devant les applications de la science. Et le Jules Verne des dernières décennies du XIX e siècle, à partir des années 1880, qui est profondément méfiant à l'égard de la science et de l'industrie. Mais cette évolution individuelle suit l'évolution collective. Dans Les 500 millions de la Begum, en 1879, par exemple, le romancier participe à l'obsession hygiéniste de l'époque lorsqu'il attribue aux blanchisseries de sa ville idéale des chambres désinfectantes. Le péril n'est plus seulement, dans ce roman, l'Allemand et son gros canon, mais aussi les micro-organismes qui ont été baptisés "microbes" un an plus tôt, en 1878, par le chirurgien Sédillot. Et en 1889, dans Sans dessus dessous le pessimisme vernien atteint son paroxysme lorsqu'il écrit que le siècle qui s'achève sera caractérisé par l'invention du fusil à répétition.

Le doute s'installe ?

Significativement, dans la dernière décennie du XIXe siècle, et dans les premières années du siècle suivant, l'on assiste à un déclin de la presse de vulgarisation française, signe d'une perte de confiance en la valeur positive de la science. Ce n'est pas simplement Verne qui est devenu plus sombre, ce sont tous les Français qui, après la défaite de 1870, sont passés d'une humeur hyperoptimiste à l'égard de la technologie, de la science et de toutes ses merveilles, à une humeur pessimiste. Plus qu'un précurseur, on peut caractériser Verne comme le "ménestrel de l'âge industriel", le chantre de ses espoirs, de ses avancées, puis de ses cauchemars.


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Exposition Jules VerneNemo observe à travers le hublot un céphalopode géant. Illustration d'A. de Neuville. D.R.



Exposition Jules Verne

Vue intérieure et mécanisme de l'aquarium d'eau de mer du Trocadéro. Paris, 1900, Gr. L. Poyet. D.R.