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L'histoire du pamphlet "Bonjour paresse : De l'art et de la nécessité d'en faire le moins possible en entreprise" (Edt. Michalon), devenu best-seller international, est presque une blague à la
Gaston. Son auteure Corinne Maier,
psychanalyste et économiste, travaille à mi-temps au service Recherche et développement d'EDF. Elle se penche ici sur le cas Lagaffe, le plus paresseux des garçons de bureau de la BD, devenu l'icone des anti-boulots. Et s'interroge sur l'avenir d'un système absurde et surtout terriblement ennuyeux. |
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Comment votre livre est-il devenu
un phénomène ?
C’est une aventure digne de Gaston. Le livre est paru le premier mai 2004,
et en juillet il était à la Une des journaux à cause des
maladresses de mon employeur qui en a fait sa promotion sans le vouloir, en m’envoyant
une lettre mal formulée. On me reprochait, entre autres, de lire le journal
en réunion, tel jour d’avoir quitté une réunion en
cours, bref on m’accusait de gangrener le système de l’intérieur.
Dès que j’ai reçu cette lettre, j’ai interpellé un
des syndicats qui a prévenu les médias, et cela a déclenché des
articles de presse. Et le phénomène n’a cessé de s’amplifier !
Résultat : c’est devenu un happening mondial, une histoire
de fous. Je contribue par mon désordre involontaire à faire respirer
l’entreprise où j'ai ouvert un espace de parole. Mon texte
essaye de montrer aux gens que le monde dans lequel ils vivent est absurde.
Gaston Lagaffe n’est-il pas le précurseur de « Bonjour
Paresse » ?
Oui et non : oui parce qu'il est une figure mythique du glandeur de bureau.
Non, parce qu'il ne fait pas semblant, il est sincère, sans une once de
frime, il ne se protège pas. Alors que dans « Bonjour paresse »,
je suggère aux lecteurs de plomber le système par l'hypocrisie,
en se contentant de faire semblant (ce qui est amplement suffisant). D’ailleurs,
le lecteur qui suivrait mes conseils serait redoutablement bien intégré.
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