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Quel point commun y a-t-il entre un
chihuahua
qui pèse moins de 2 kilos et un
dogue allemand
qui en pèse plus de 70 ? Entre un
cocker
aux yeux attendrissants et un
pitbull
à la carrure
de boxeur ? Entre un
yorkshire
qui porte
un ruban sur la tête et un manteau pour sortir,
et un
husky
de Sibérie capable de dormir dans
la neige ? À première vue, pas grand-chose.
Pourtant, ce sont tous des chiens, c’est-à-dire
qu’ils font partie de la même espèce. Il n’y a que
chez le chien qu’on trouve autant de diversité !
Toutes ces races descendent du loup, même
si cela ne se voit pas toujours. Revenons
à la préhistoire. Tout a commencé il y a entre
15000 ans et 30000 ans. Au départ, on suppose
que des loups un peu moins peureux que
les autres ont commencé à se rapprocher
des habitations humaines. Chacun y trouvait
un avantage. Les loups mangeaient les restes
des hommes et, en échange, ils leur servaient
de gardiens en les alertant d’un danger. Au fil
du temps, le loup a évolué en chien domestique.
Pendant des milliers d’années, sa morphologie
n’a pas trop changé. Et c’est surtout à partir
du début du
XIX
e
siècle qu’ont été créées
la majorité des races que l’on connaît
aujourd’hui.
Fabriquer une race, cela consiste
à organiser des mariages
arrangés entre chiens. On choisit
une qualité qui nous intéresse,
et on croise les chiens
qui possèdent cette qualité :
celle-ci sera ainsi de plus en plus
accentuée au fil des générations.
Il peut s’agir d’un trait de comportement,
comme d’être doué pour courir après
les moutons. C’est ce qui a conduit à la race
border collie
, les chiens de berger. Il peut
aussi s’agir d’une qualité esthétique, comme
d’avoir de longs poils : on a ainsi créé
les
griffons
, ou les
lévriers afghans
…
Il existe aujourd’hui environ quatre cents races
de chiens. Cela offre beaucoup de choix
mais présente aussi des inconvénients.
Si les chiens ont des traits trop exagérés,
ils peuvent avoir des problèmes de santé.
Par exemple, les
shar pei
, des chiens d’origine
chinoise à la peau très plissée, ont souvent
des infections dans les replis de leur peau.
Chez le
bouledogue
, le fait d’avoir un nez trop
écrasé entraîne des difficultés respiratoires.
Les
chihuahuas
ont été sélectionnés pour avoir
une tête de plus en plus ronde et grosse, mais
cela augmente le risque d’hydrocéphalie,
c’est-à-dire la présence d’eau dans le cerveau.
Et il y a encore bien d’autres exemples
de maladies spécifiques à certaines races…
Le bon côté des choses, si l’on peut dire,
c’est que le chien est devenu un objet d’études
médicales. Les chercheurs l’utilisent en effet
pour identifier des gènes liés à des maladies
particulières, et cela pourrait aider à soigner
les humains. Malgré lui, voilà un service de plus
que le chien rend à l’homme.
FABRIQUER
UN CHIEN