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Alors que Gaston Lagaffe concevait ses
inventions, plus loufoques les unes que les autres, un
original, Roland Moreno, inventait la carte à puce
en 1974, l'une des inventions majeures du XXe siècle
pour les Français. Le point de vue de l'auteur de
la "Théorie du Bordel Ambiant" sur l'œuvre
d'un confrère nommé Lagaffe. |
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Si Roland Moreno ne l'avait pas
fait, est-ce que Gaston aurait pu inventer la carte à puce
?
Certainement oui, puisque Gaston se caractérise, je crois, par
une absence d'études, et même d'éducation, comme moi (et
pas mal d'autres). À lire ses pages, nous trouvons un bonhomme obstinément
bricoleur, comme moi, mais plus orienté sur le côté mécanique
des éléments qu'il assemble que (chez moi) leur côté informatique
et même électronique. Techniquement, je maintiens que la carte à puce était
facile à inventer, donc à "trouver" dès lors qu'un
problème pertinent était posé. Il se trouve que c'est moi
qui ai posé ce problème (on ne me demandait rien, pas plus qu'à Gaston),
problème que j'ai donc calibré à la hauteur de mes minimes
compétences.
Quand vous avez eu l'idée de la carte à puce, pendant un moment,
avez-vous été, comme lui, considéré comme un hurluberlu
?
J'avais en principe tout pour l'être : sans cravate ni costume, je
n'étais issu d'aucun sérail, avec un Bac S j'étais en l'occurrence
un parfait autodidacte. Or, j'évoluais dans un monde de très haute
technicité : je ne vise pas ici l'informatique (dont on pourrait
dire qu'elle était à la portée de tout un chacun — du
moins l'informatique "applicative"), mais les mémoires à semi-conducteurs
et plus généralement les circuits intégrés. Pour
tenter une image, je dirais qu'il y a dix fois plus de science dans la conception
d'un microprocesseur que dans celle d'une fusée Columbia ou d'un satellite
géostationnaire. |
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