L'espèce humaine continue-t-elle à évoluer ?
L'Evolution des êtres vivants obéit au mécanisme de la sélection naturelle, c'est-à-dire à l'élimination des êtres les moins bien adaptés à leur environnement. Il est certain que l'organisation et le développement des civilisations humaines, l'aide aux plus faibles, la médecine, etc� contrecarrent la rigueur de la sélection naturelle dans les sociétés humaines.
Cependant, en tant qu'être vivant, l'homme n'échappe pas totalement aux mécanismes de sélection. Par exemple, la fréquence de certains gènes qui peuvent être associés à des maladies de globules rouges en Afrique, dans les pays méditerranéens et en Asie, est expliquée par la résistance que confèrent ces gènes au paludisme, largement répandu dans ces contrées. De même, l'épidémie actuelle d'obésité que l'on observe dans le monde est un exemple typique d'évolution biologique s'appliquant à l'homme. Jadis, la disponibilité en produits alimentaires était généralement insuffisante. Par conséquent, les gènes permettant d'y faire face ont été favorisés. Ces mêmes gènes, dans notre société actuelle d'abondance, rendent susceptibles à l'obésité et au diabète. Il est fort à parier que ces maladies étant désavantageuses, ces gènes verront leur fréquence progressivement diminuer.
En fait, l'évolution la plus spectaculaire de l'homme n'est pas biologique, mais civilisationnelle et culturelle puisque, comme disait le philosophe Blaise Pascal: "Toute la suite des hommes depuis tant de siècles est comme un seul homme qui apprend toujours et vit continuellement".
 
   
© Axel Kahn pour la CSI, août 2002
 
Accueil DEFIS DU VIVANT Accueil CITE Quitter