Jingle de l'émission
Animatrice :
- Bonjour à tous ceux qui nous rejoignent en cours d’émission. Avant de prendre un nouvel auditeur, une question d’internautes qui revient très souvent…. Elle porte sur le rôle et la place de l’entreprise dans les rouages de l’économie. Alors, Didier Faucher, président de Crédit sans souci, … l’entreprise : maillon essentiel de l’économie… ?
didier faucher :
- Evidemment. Maillon essentiel et même, acteur économique incontournable… !
Animatrice :
- Peut-on donner une définition de l’entreprise ?
didier faucher :
- Ah ! Il faut vous dire que celle-ci a beaucoup évolué au fil du temps. Adam Smith, à l’aube de la révolution industrielle, voyait l’entreprise comme un nouveau type d’organisation du travail qui supplanterait peu à peu l’organisation familiale et les corporations de métiers. Selon lui, chacun trouvait dans l’entreprise son propre intérêt puisqu’il y était spécialisé et produisait plus.A16
Animatrice :
- J’entends Karl Marx crier depuis sa tombe… !
didier faucher :
- Certes ! Mais là, nous sommes un siècle plus tard, en plein essor industriel et de la division du travail que Marx estimait fondamentalement inégalitaire. Bien que liés par un contrat, les travailleurs n’auraient pas d’autre choix - concurrence oblige - que de dépendre d’un employeur qui lui seul, possède les moyens de production. Production qu’il organiserait au profit de son entreprise, non de ses salariés.
Animatrice :
- Nous avons Claudette au téléphone. Vous êtes vous-même chef d’entreprise, me dit-on dans l’oreillette… ?
claudette :
- Euh, bonjour. Non, pas tout à fait, je viens de perdre mon emploi...
Animatrice :
- Ah, toutes mes excuses… Posez votre question…
claudette :
- Je me demandais si on peut faire le parallèle entre le fonctionnement des entreprises et celui des marchés ?
Animatrice :
- Dorothée Balaize ou bien, Didier Faucher..?
didier faucher :
- Oui, plus ou moins. Une entreprise, c’est d’abord des employeurs et des salariés. Ils se rencontrent sur le marché du travail où ils négocient un contrat de travail. Mais une fois le contrat de travail signé, le salarié est à la disposition de l’employeur dans les limites de ce contrat. Il doit obéir à la hiérarchie et ne renégocie pas le salaire à chaque tache effectuée ! La relation de travail n’est plus une relation de marché, en quelque sorte. C’est ce que les Nobels de 1991 et 2009 Ronald Coase et Olivier Williamson ont mis en évidence.
Animatrice :
- Oui Claudette, une précision ?
claudette :
- Alors, il faut comprendre que l'entreprise est un lieu de domination des travailleurs par les employeurs au profit des seuls employeurs ?
didier faucher :
- Pas forcément ! Mais c’était la théorie de Karl Marx qui en déduisait qu’une révolution était inévitable à terme.
Animatrice :
- Et sur la paupérisation croissante des salariés dans l’entreprise, les faits lui donnent-t-ils raison ? Dorothée Balaize… ?
dorothée Balaize :
- Pas nécessairement. L’autrichien Joseph Schumpeter, au début du XXè siècle, constatait que, sur le long terme, croissance et pouvoir d’achat progressaient parallèlement, au gré des innovations réalisées par les entreprises. Les intérêts des travailleurs et des entreprises peuvent donc se rejoindre ...
Animatrice :
- Merci, Madame Balaize. Espérons qu’une entreprise innovante sera très vite intéressée par les talents de notre auditrice Claudette…
- Raconte-moi l’éco, séquence auditeurs, nous vous écoutons… !
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