Partie du Pôle Sud pour rejoindre la base française Dumont d'Urville en Terre d'Adélie lors de l'été austral 1999 - 2000, l'exploratrice a parcouru seule, à pied et dans des conditions extrêmes, plus de 3 000 kms dont 1 800 jamais foulés par l'être humain. En skis et tirée par des voiles de traction. Cette guide chevronnée de haute montagne détient le record mondial féminin sans oxygène sur l'Everest et a traversé le Groenland en autonomie totale.
Quelle était la dimension scientifique de votre expédition ?
Laurence de la Ferrière : Pour récupérer des informations sur le climat de la Terre, les scientifiques font des carottages, en Antarctique essentiellement. Ils étudient des bulles d'air contenu dans la glace, qui sont des échantillons d'atmosphère. Ils parviennent à forer jusqu'à environ 3 800 mètres de profondeur et accèdent ainsi à des informations datant de cent mille ans à un million d'années.
En Antarctique, ces expérimentations scientifiques sont limitées aux deux bases principales Dumont d'Urville et Dôme C (ou dôme Concordia, station de recherches franco-italienne), car ces expériences, dans un tel milieu, demandent des moyens extrêmement coûteux. L'accès à l'Antarctique est difficile et dangereux, à cause du froid, de l'isolement, des crevasses, etc.
Au cours de ma traversée du pôle Sud jusqu'en Terre Adélie en passant par Dôme C, j'ai réalisé des carottages avec un carottier en titane d'un mètre de profondeur pour l'Institut Polaire de Brest. L'objectif était de prendre des informations sur le manteau neigeux de zones qui n'avaient jamais été explorées par l'homme, en particulier entre le pôle Sud et Dôme C.
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Laurence de la Ferrière et la carte de l'Antarctique. D R.
Hivernage de bateau en Arctique, en septembre 1893
(Source transpolair.com)
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