L'HISTOIRE
La dactyloscopie
Signature
A la préhistoire, les Anciens avaient
conscience des formes particulières de l'empreinte digitale,
comme le montrent ces traces palmaires relevées près des
lacs de Kejimkujik, en Nouvelle Ecosse (Canada). Ils les
utilisaient comme signature, sans en connaître leurs
caractéristiques.
En Chine, deux siècles avant JC, l'Empereur Ts-In-She
authentifiait certains scellés avec une trace digitale. Cette technique a été
appliquée jusqu'au XIXe siècle par les Chinois mais aussi
par les Japonais, notamment lors de la signature des
contrats commerciaux.
Objet de science
En 1684, l'Anglais Nehemiah Grew est le premier
scientifique à écrire un traité détaillé sur les empreintes
digitales et leurs fameuses " innombrables petites rides ".
Deux ans plus tard, l'anatomiste italien Marcello Malpighi
est le premier à étudier les empreintes digitales sous un
microscope : il en déduit que " les rides des doigts
permettent la saisie et celles des pieds, la traction ".
C'est en 1823 que le physiologiste tchèque, Johannes
Purkinje, propose de classer les empreintes digitales en
neuf catégories de motifs.
Puis, en 1860, l'administrateur britannique aux Indes,
William James Herschel, note que " les empreintes digitales
sont formées avant la naissance et restent inchangées tout
au long de la vie sauf en cas de blessures profondes ".
Il imagine alors de les utiliser pour signer des chèques.
Le docteur écossais, Henry Faulds, travaille dans un
hôpital japonais et observe que les Japonais et les Chinois
authentifient couramment certains documents à l'aide de
leur empreinte. Fort de cette observation, il affirme dans
une publication de 1880 que les empreintes sont uniques
pour chaque individu.
En 1892, l'anthropologue anglais, Francis Galton,
s'appuie sur toutes ces découvertes pour décréter que les
empreintes permettent l'identification d'un individu.
Identification criminelle
A la suite des travaux de Galton, le policier et statisticien
argentin, Juan Vucetich, décide d'ajouter les empreintes
digitales aux mesures anthropométriques de tout malfaiteur.
En 1892, il est le premier à identifier une criminelle par ses
empreintes digitales : la veuve Rojas qui a tué ses deux enfants. L'Argentine est le premier
pays à abandonner l'anthropométrie mise au point par
Bertillon au profit des seules empreintes digitales.
En France, vers 1880, Alphonse Bertillon invente la police
scientifique en mettant au point des fiches
anthropométriques pour chaque personne arrêtée. Cette
méthode lui apporte un succès mondial mais l'aveugle sur
le progrès de la dactyloscopie dans le monde. Il finit
toutefois par accepter d'ajouter les empreintes digitales sur
ses fiches. Et, en 1902, il identifie l'auteur d'un crime grâce
à ses empreintes digitales (affaire Scheffer) après avoir
échoué avec l'anthropométrie.