(suite)
L'essor des années 60
Ce nouveau produit implique la conception de nouvelles machines-outils
qui arrivent en France à la fin des années 1960. L’usine
Cébal de La Flèche se lance dans la fabrication des
couvercles « Tir hop » en 1967. L’utilisation
de boîtes en métal pour les boissons fut beaucoup plus
rapide et importante aux États-Unis qu’en Europe :
8 milliards de canettes en aluminium ont été fabriquées
en 1972 et 47 milliards en 1981 aux USA. On en compte 115 milliards
en 1999 pour l’Amérique du Nord. Cette période
voit l’essor de l’industrie de l’emballage.
Aujourd'hui, c'est 1 600
par minute
La boîte-boisson ou canette est fabriquée selon un
procédé automatisé. Tout commence par une bobine
de métal d'un alliage spécial, la can-stock. La bobine
alimente une presse d'embouteillage qui découpe le métal
en mini-boîtes appelées "cups" car leur forme
rappelle celle d'une tasse. Par plusieurs "passes" d'emboutissage,
les "cups" sont étirés pour former le corps
de la boîte. Une fois mises à longueur, les boîtes
sont lavées, enduites à l'extérieur d'un revêtement
d'apprêt, puis séchées. Elles sont ensuite imprimées
sur des machines qui emploient simultanément jusqu'à
6 couleurs. La
production sur une ligne atteint la vitesse de 1.600 boîtes
par minute.
Une couche de vernis fixe la décoration et un enduit protecteur
de qualité alimentaire est déposé à
l'intérieur de la boîte. Il reste à rétrécir
le haut de la boîte pour former le col. Opération délicate
: il faut que le col s'ajuste parfaitement à son futur couvercle.
Pechiney a mis au point la technique "narrow neck" (col
étroit) inspirée des goulots de bouteille. La boîte
est ainsi plus commode à utiliser et surtout elle offre une
économie de métal. Chaque boîte est testée
au contrôle "anti-fuite". La norme est de moins
d'une boîte défectueuse sur un million. Les boîtes-boisson
sont livrées aux industriels de boissons gazeuses, de jus
de fruits, de bière, etc., en palette de 8.000 boîtes.
Cet empilage exige du producteur un calcul savant de l'épaisseur,
de la forme exacte et de la rigidité nécessaire de
chaque boîte. Une usine de boîtes-boisson en produit
chaque jour plus de 32 millions.
Légère
et recyclable
En 2003, la canette en aluminium se situe parmi les emballages les
plus performants du point de vue écologique. Son poids (14
g) continue de diminuer, économisant la matière première
à sa source. Légère, elle contribue à
diminuer les consommations d’énergie nécessaires
dans son transport. Entièrement recyclable, elle ne pollue
pas et réintègre le cycle de vie du métal.
Plus du tiers des canettes produites aujourd’hui le sont avec
de l’aluminium recyclé.
La
canette vecteur de pub
La canette est
devenue naturellement, par son omniprésence, un vecteur de
communication idéal, notamment chez les jeunes générations.
Il existe même des « Trophées » de la boîte
boisson concernant trois catégories distinctes : soft drinks
gazeux, bières et autres produits. Les collectionneurs aussi
s’en donnent à cœur joie… Les chercheurs
ne sont pas en reste. Une canette toujours fraîche à
portée de main, tel est le rêve d’un inventeur
sud-coréen. L'appareil imaginé par Suh Won-gil est
doté d’un petit réservoir en acier contenant
un produit réfrigérant qui passe par un tuyau en aluminium
et se transforme en gaz au contact de l'air, une fois la bague de
la canette tirée. Sa canette « auto-rafraîchissante
» peut ainsi passer d’une température de 30°
C à presque glacée en l’espace de 15 secondes.
S'il est produit en série, son procédé devrait
coûter huit cents d’euro par canette…
Liens
:
Fabrication (L'École Nationale Supérieure d'Electrochimie
et d'Electrométallurgie de Grenoble, ENSEEG)
Cans,
a visual history (Histoire de la canette en anglais)
Textes : La partie historique est de Florence Hachez-Leroy,
secrétaire scientifique de l’Institut pour l'histoire
de l'aluminium, la fabrication de l’ENSEEG et les compléments
"communication" de I-marginal.
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