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Un habitat gaulois
Les vestiges gaulois sont peu lisibles !
Elven Le Goff
Archéologue, responsable de la fouille.
Le projet archéologique sur l'oppidum de Moulay, donc qui concerne cette fouille, c'est un projet en fait d'une envergure assez exceptionnelle, qu'on a assez peu l'habitude de rencontrer. On a une zone de fouille d'à peu près 11 hectares, d'un seul tenant, sur à peu près 1400 mètres de longueur.
Une succession de trous. Des lignes tracées au sol. Les vestiges gaulois sont peu spectaculaires. Nous sommes au coeur de la zone de fouille, dans le quartier résidentiel de l'oppidum.
De manière générale, les vestiges archéologiques qu'on va trouver vont apparaître aux yeux de l'archéologue en fait sous forme d'anomalies de texture et de couleur au niveau des traces que l'on voit au sol, ce qui va nous permettre d'identifier la présence d'une structure archéologique, quelque chose qui a creusé le sol, et qui va nous permettre de le différencier du terrain naturel.
On a ici l'exemple d'une maison standard de Moulay, avec quatre grands poteaux porteurs qu'on va retrouver ici, qui sont reliés en rouge, ce qui correspond à ce qu'on appelle le module porteur du bâtiment.
La particularité de ce bâtiment, c'est qu'il a aussi deux autres petits poteaux situés juste un petit peu à l'extérieur du module porteur tracé en rouge. On a là en fait juste l'emplacement du chambranle de la porte, donc une porte qui était aménagée sur ce côté là.
Et la présence de ces deux petites fosses nous permet d'identifier la présence du mur du bâtiment à l'emplacement du tracé vert que l'on voit au sol.
Ces traces permettent de reconstituer l'architecture de la maison standard de Moulay. Une surface d'environ 35 m2 au sol pour une hauteur de 5 à 6 mètres. Quatre poteaux forment une ossature qui porte l'ensemble de la charpente.
L'architecture gauloise correspond à une architecture traditionnelle qui utilise en fait de la terre et du bois principalement.
On a certainement là une unité familiale classique, comme celle qu'on connaissait au début du XXème siècle, c'est-à-dire qu'on a à peu près sept⁄huit personnes qui habitaient ici. Donc on imagine un couple de parents, un couple de grands-parents, et puis trois⁄quatre enfants au niveau du bâtiment.
La superficie de Moulay le place au 9ème ou 10ème rang des oppida connus pour la Gaule, soit toute proportion gardée, l'équivalent d'une ville comme Rennes ou Bordeaux aujourd'hui.