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Sur plus de 80 % de sa coque le Titanic est couverte de stalactites brun-rouge,
d'une masse évaluée à 650 tonnes. D'où proviennent
ces formations de rouille ?
Comment la coque du paquebot a-t-elle pu se dégrader alors qu'il
n'y a pas d'oxydation à 3 800 mètres de profondeur ? D'après
le Dr D. Roy Cullimore professeur de microbiologie appliquée
à l'Université de Regina du Saskatchewan, Canada
ces agglomérats proviennent de colonies de micro-organismes consommant
le fer. Du minerai de fer fut extrait et transformé en acier pour
la construction du Titanic. Depuis le naufrage, les micro-organismes sont
en train de renvoyer cet acier à son état initial de minerai.
À mesure que ces bactéries rongent l'acier, elles produisent
lagglomérat où se concentrent les oxydes de fer qui
donnent une couleur variant de l'orange au noir en passant par le brun.
Un repas de 600 kilos de fer par jour !
Pour démontrer sa théorie, Roy Cullimore a imaginé
un piège à bactéries : il a installé des pellicules
photos sur le pont du bateau. Trois ou quatre jours plus tard, des petites
colonies de bactéries se sont agglomérées et ont
attaqué le métal argentique des pellicules. Ces bactéries
construisent avec leurs déjections les stalactites qui pendent
de presque toutes les ouvertures de lépave. Le Dr Cullimore
a calculé que ces bactéries grignotaient environ 600 kilos
de fer par jour sur le Titanic. Il estime que 20 % de la proue a déjà
été consommée et prédit que si le navire continue
à perdre du métal, il finira un jour par s'effondrer.
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Le Dr D.
Roy Cullimore
Agglomérat sur un morceau de coque du Titanic
Simulation des agglomérats dans un aquarium
Progression du "grignotage" sur un échantillon
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