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La conservation de plus de 6 000 objets récupérés
sur le site de l'épave du Titanic exige l'intervention de conservateurs
spécialisés dans des matériaux très divers.
L'exposition prolongée aux conditions difficiles des grandes profondeurs
- oxygène raréfié, absence de lumière et pression
extrême - modifie l'intégrité et la composition même
de chaque objet. Faute d'une bonne stabilisation, bon nombre d'entre eux
s'effriteraient une fois ramenés à la surface. Par exemple,
après un long séjour sous la mer, il arrive que des objets
en fonte de fer manipulés sans précautions explosent lorsqu'ils
sont exposés à l'air. Certains matériaux, comme le
cuir et le bois, sont modifiés à un tel point par une interaction
prolongée avec les sels, la pression et les températures
glaciales, que ces conditions extraordinaires leur deviennent nécessaires
pour rester intacts.
Combinant électrolyse, bains chimiques et intuition, les conservateurs
extraient de chaque objet les minéraux corrosifs comme le sel et
le soufre afin de les préparer à l'étude et à
l'exposition.
Au moment même où vous lisez ceci, le Titanic est lentement
rongé par des microbes mangeurs de fer. La conservation d'objets
est le plus sûr moyen de préserver la mémoire et l'histoire
de ses plus de 2 200 passagers et membres d'équipage. Si on ne
les récupère pas dans un avenir proche, certains objets
délicats se désintégreront et seront dispersés
sur le fond de l'océan.
Conservation des objets : des miracles discrets
"Au contact de lair, la dégradation,
la décomposition des objets du Titanic étaient inéluctables.
Les arracher à locéan obscur et glacé allait
rompre léquilibre qui les protégeait. Il fallait donc
rétablir un nouvel équilibre, à lair cette
fois, et pour cela, traiter les objets selon leur nature : métal,
porcelaine, ivoire, cuir, papier
"
Parmi dautres laboratoires de conservation, cest à
ce défi quen 1987, a répondu la Fondation Electricité
de France. Pour Noël Lacoudre et son équipe de « Guérisseurs
dobjets », spécialistes délectrochimie
et restaurateurs du laboratoire dEDF à Saint-Denis, le challenge
nétait pas gagné davance : il ny avait
pas, à cette époque, de précédent dans le
traitement dobjets issus des grandes profondeurs. Cest ainsi
que lors du traitement et la stabilisation des quelque 1 800 objets trouvés
autour de l'épave du Titanic par l'équipe du Nautile de
l'Ifremer, son équipe a mis au point un traitement innovant par
électrophorèse pour les cuirs et les papiers.
Voici en quelques images, tirées du livre Les objets du Titanic,
le long processus qui mène du fond de la mer à la vitrine
dexposition :
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* Les objets du Titanic, la mémoire des abîmes, Jacques
Montluçon et Noël Lacoudre, Hermé JFG, 1989
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Un angelot de bronze.
Chocolatière avant et après traitement.
Première analyse avant conservation.
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