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Comment trouver un Marsupilami aujourd'hui ?
Il y a toujours des scientifiques qui courent après un animal décrit
par les premiers découvreurs, en Afrique ou en Amérique du Sud.
Ils couvrent ce que l'on appelle les zones blanches, des parties de territoires
qui n'ont jamais ou mal été décrites. C'est ainsi que l'on
a "redécouvert" l'okapi au début du XXe siècle.
Après il y a les découvertes que l'on peut faire par hasard. Je
prends pour exemple la trouvaille, dans une cage sur un marché malgache
d'un animal inconnu, comme ce fut le cas pour un lémurien dans les années
1980. Une fois qu'on a la conviction qu'il y a une nouvelle espèce, il
faut partir à sa recherche. Ce qui demande des moyens et aussi des chercheurs
disposés à passer des mois sur le terrain et qui ont une vision
globale. Ce que j'aime chez Franquin, c’est cette vision naturaliste de
l'animal, ce regard encyclopédique sur la zoologie et la nature n'existe
presque plus chez les chercheurs. Cette compétence va nous manquer dans
le futur. Les spécialistes sont pour la plupart orientés vers la
molécule, vers un niveau de détail très poussé, mais
dans une vision parcellaire de la vie. Il y a de moins en moins d'aventuriers
de la science prêts à partir au fin fond d'une forêt touffue,
plutôt que de potasser leurs futures publications.
Et si on en trouvait un ?
Si on en trouvait un, on lancerait des études pour en savoir plus sur
lui, son écologie, sa biologie, et bien sûr on essayerait de le
voir et puis de le capturer pour faire des prélèvements génétiques.
On chercherait à connaître sa répartition géographique,
et bien sûr, savoir combien il en reste. Mais ne vous trompez pas, cela
peut prendre des semaines. J'ai moi-même poursuivi une espèce de
lémurien à Madagascar, et sur trois semaines de recherche, j'en
ai aperçu un, un soir ! Parfois l'observation et le comptage sont quasiment
impossibles, car le comportement de l'animal ou le terrain ne s'y prêtent
pas. |
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