Le Monde de Franquin
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Hubert Reeves : "C'est nous qui sommes en péril"
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C'est un exemple, mais l'idée sous-jacente est que le respect du vivant doit devenir une valeur morale. Le bouche à oreille est une bonne méthode quand on n'est pas directeur de l'information d'une chaîne de télévision.
 
OGM, clonage, ADM, progrès technologique : quelle éthique pour quel avenir ?

H. R. : Diaboliser n'est pas une bonne solution. La science va encore progresser. Il faut être pro-recherche. L'État doit donner les moyens d'une recherche indépendante. Car il faut des experts scientifiques travaillant au service du pays, hors la pression économique. L'information doit circuler. Elle doit irriguer le pays. Ce ne sont pas les chercheurs qui font les lois. Ces lois encadrent la vie sociale. La démocratie permet d'instaurer des débats. Et la responsabilité finale appartient aux parlementaires et au gouvernement.

Que pensez-vous du point de vue de Franquin sur la chasse et que proposeriez-vous en ce domaine ?

H. R. : Les bandes dessinées de Franquin se moquant des chasseurs ont deux lectures possibles. A première vue, le chasseur en prend, et même au sens propre, plein la figure. Je choisis la seconde. Franquin prend le parti du faible contre le tout-puissant donc du lapin ou du canard. Moi aussi quand il s'agit d'une chasse de loisir qui satisfait le plaisir de tuer. Je voyage à travers le monde et admet la chasse de subsistance. Dans des pays en guerre où la famine s'installe, le braconnage est parfois la seule réponse possible à la détresse humaine. C'est dramatique à tout point de vue.

Dans nos pays, la chasse devrait se réduire à l'éventuelle régulation quand un problème n'a pas été résolu autrement. Prendre le fusil comme on prend une lance à incendie pour éteindre un feu non maîtrisé dans la maison. Donc dans des cas précis, et non toutes les semaines pendant des mois même si les chiens sèment la panique dans les roselières en pleine saison de nidification des oiseaux d'eau, même si les hases nourrissent encore les levrauts...

Mais il n'est pas question pour autant de rayer la chasse des activités autorisées. Toute attitude dictatoriale est à proscrire. Comptons sur l'intelligence humaine pour faire que les jeunes choisissent d'autres loisirs. L'avenir dira si le pari sera gagné. Et si je parie si facilement, c'est que je constate que des chasseurs savent déjà se discipliner, ne plus chasser en août les oiseaux aquatiques à l'intérieur du pays, par exemple...

Sites à voir :
Site officiel de Hubert Reeves
Biographie complète
Site de la ligue ROC
Bêtes et bêbettes chez Gaston



Gaston à la chasse, avec son fusil... © Marsu 2004

© Franquin, Audie-Fluide Glacial
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