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Comment voyez-vous la genèse du Marsupilami
?
Michel Meurger : Quand on l'examine de près,
on s'aperçoit qu'il y a un animal connu, mais extrêmement
curieux, qui est en quelque sorte son cousin : l'ornithorynque.
Le nom donné par le naturaliste allemand Blumenbach, Ornithorhynchus
Paradoxus (animal paradoxal avec un bec d'oiseau), situe
bien les choses. Il est paradoxal parce que c'est un mammifère
qui pond des œufs et qui est doté de glandes à venin
et d’un éperon d’inoculation, ce qui le
rapproche des reptiles. Au point que, lors de sa découverte,
les savants avaient d’énormes difficultés à le
classifier et pensaient qu'il s'agissait d'un animal truqué.
Comme lui, le Marsupilami est un mammifère qui pond des œufs, est
amphibie et semble appartenir à plusieurs règnes. Légitimé par
la science, c'est un hybride avec une queue de 7 mètres, source de cocasseries,
de farces, très belge au demeurant. Je le vois comme ces créations
qui sont dans le champ de l'imaginaire scientifique et technologique, des compositions
conjecturales d'êtres, de choses et de machines qui participent d'un savoir,
qui ne sont pas nées de rien.
Donc, il faut revenir au contexte de sa naissance en 1952…
M.M.: Oui et pour quelqu'un qui s'intéresse à l'insolite
et aux animaux bizarres, c'est même un bon cru, parce qu'en décembre
1951, la presse britannique, puis mondiale, se fait l'écho d'une nouvelle
extraordinaire. Le grand alpiniste Eric Shipton, accompagné du chirurgien
Michael Ward, aurait découvert dans l'Himalaya des signes intrigants :
d'énormes traces ressemblant à des pas humains, mais de 33 cm de
long, ce qui laisse supposer une créature de 2 m 40 ! Pour la première
fois, fort des moulages d'empreintes laissées par ce présumé abominable
homme des neiges, le Yeti semble rentrer dans le champ scientifique.
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